Assurance décès invalidité
- Wikipedia, 3/01/2012
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Prêt immobilier
En France, la souscription d'une assurance décès invalidité est, en pratique, une condition posée par les banques pour la souscription d'un prêt immobilier (ce n'est pas une obligation légale). Si les banques imposent la couverture des risques décès - invalidité - incapacité, elles peuvent également proposer en option une couverture du risque de perte d'emploi. Plus connue sous le libelle d'assurance chômage, cette dernière dispense, en cas de réalisation de l'aléa de perte d'emploi, le crédit préneur de payer provisoirement les mensualités de son prêt.
Assurance déces invalidité incapacité (ADI)
But
L'assurance protège :
- la banque, bénéficiaire du contrat
- l'emprunteur et sa famille. Elle préserve les chances de l'emprunteur de conserver son bien acheté en cas de perte brutale de revenus à la suite d'invalidité ou d'incapacité, et elle évite de transmettre la dette à ses héritiers en cas de décès.
C'est la compagnie d'assurance qui va rembourser le prêt en cas de décès ou d'invalidité de l'emprunteur.
Loi
Les garanties des contrats d'assurance ne sont pas règlementées et leur contenu (principalement pour les risques invalidité et incapacité de travail) peut varier fortement d'un établissement à l'autre. Seule la garantie invalidité dénommée PTIA (perte totale et irréversible d'autonomie) possède une définition identique chez tous les assureurs.
Coût et type de calcul
Le coût de l'assurance représente en outre une part importante de la mensualité totale d'un remboursement de prêt immobilier (actuellement parfois jusqu'à 10 % de celle-ci).
Deux systèmes de calcul des cotisations existent:
- Soit sur le capital initial (contrats d'assurance collectifs): un taux de prime contractuel unique appliqué sur le capital d'entrée garanti produit une cotisation annuelle constante sur toute la durée du crédit.
- Soit sur le capital restant dû (CRD) (contrats d'assurance individuels): le taux de prime est relatif à l'âge du souscripteur. Il augmente d'année en année en fonction de l'âge de l'assuré, mais s'applique sur le capital restant dû et non sur le capital d'entrée. Autrement dit, le taux de l'assurance augmente chaque année, mais s'applique sur un capital décroissant. L'ensemble produit une cotisation annuelle qui augmente les premières années pour tendre vers zéro les dernières années.
En pratique : Il est difficile de dire, a priori, qu'un système est plus avantageux qu'un autre. Trop de paramètres entrent en ligne de compte. Le seul critère objectif est le coût global d'assurance sur la durée d'amortissement. Lui seul permet de comparer valablement les coûts des deux systèmes tarifaires.
Avantages et inconvénients :
- En tarification collective (taux sur capital initial), la cotisation d'assurance est lissée.
- En tarification individuelle (taux sur CRD) l'essentiel de l'assurance est payé dans les premières années d'amortissement (approximativement les dix premières années sur un prêt de 15 ans, les quinze premières sur un prêt de 20 ans).
Il en résulte deux conséquences :
- effort financier plus lourd à consentir les premières années en individuelle
- si remboursement anticipé du prêt, cet effort financier se sera avéré inutile.
Organismes
La banque propose généralement dans son prêt immobilier un contrat d'assurance souscrit auprès d'un assureur (type CNP). Le fait de prendre le contrat d'assurance chez la banque prêteuse n'est pas une obligation légale.
Aucune loi n'autorise un organisme de crédit à imposer un assureur pour garantir le prêt qu'il accorde. Cependant, le législateur, via le code de la consommation (article L.312-9), impose au prêteur de respecter les dispositions suivantes : communiquer à l'emprunteur une notice énumérant les risques, toute modification apportée ultérieurement à la définition des risques n'est opposable qu'en cas d'acceptation formelle de sa part.
Cette possibilité de souscrire auprès d'un autre établissement peut s'avérer intéressante si vous avez moins de 40 ans car les primes des contrats groupes des banques ne distinguent pas la cotisation en fonction de l'âge de souscription et donc moyennisent les coûts. A contrario, un emprunteur de 50 ans se verra sans doute mieux logé dans le contrat proposé par la banque.
Mais l'assurance emprunteur est devenu un marché très convoité. La concurrence fait rage et les différents acteurs redoublent d'agressivité commerciale. Il est donc conseillé de les consulter sans idée préconçue.
Résiliation / Rénégociation
En France, le contrat d'assurance peut être renégocié, et peut être modifié au cours du prêt. Il doit cependant être admis par l'organisme prêteur (banque). En pratique, si la cotisation d'assurance est intégrée dans le tableau d'amortissement, il sera très difficile d'obtenir un accord de la banque car cette modification impactera le contrat de prêt et nécessitera la réfection du tableau d'amortissement.
Si par contre la cotisation d'assurance est prélevée séparément par l'assureur et si aucune sanction n'est prévue, vous pouvez résilier librement, conformément à l'article L 113-12 du code des Assurances qui pose le principe d'une faculté de résiliation annuelle : "L'assuré a le droit de résilier le contrat à l'expiration d'un délai d'un an, en envoyant une lettre recommandée à l'assureur au moins deux mois avant la date d'échéance (...). Le droit de résilier le contrat tous les ans doit être rappelé dans chaque police (...). Cette disposition est applicable aux contrats en cours à compter du 1er mai 1990."
L'article L 113-15 du code des Assurances ajoute que la résiliation peut se faire :
"soit par une déclaration faite contre récépissé au siège social ou chez le représentant de l'assureur dans la localité, soit par acte extrajudiciaire, soit par lettre recommandée, soit par tout autre moyen indiqué dans la police".
La durée du contrat doit être mentionnée en caractères très apparents dans la police sous peine d'inopposabilité de cette clause à l'assuré (article L 113-15 du code des Assurances).
Assuré
C'est l'emprunteur, le co-emprunteur ou la caution d'un prêt immobilier, ou associé d'une SCI. Dans les contrats d'assurance "individuels", la couverture des risques dépend de votre âge et de votre situation professionnelle. Le tarif prend généralement en compte le fait d'être non fumeur.
Age d'admission, Age limite de couverture, Retraite
L'âge limite d'admission pour pouvoir bénéficier de l'ensemble des garanties varie selon les contrats (souvent fixée à 65 ans, où seule la garantie décès est admise). L'âge limite de couverture, c’est-à-dire l'âge auquel cesse la garantie, est en général le même que l'âge limite d'admission, il est parfois augmenté de 5 ans. Si vous êtes retraité ou pré-retraité, sans activité complémentaire rémunérée à la date d'adhésion, seule la garantie décès est proposée. L'arrivée à l'âge de la retraite pour des personnes déjà assurées entraîne la cessation des garanties et prestations incapacité et invalidité.
À noter que certains contrats individuels permettent de s'assurer (en décès seul) jusqu'à un âge très avancé (85 ou 90 ans), ce que ne permettent pas les contrats collectifs. Donc, en cas d'investissement tardif, il existe une solution assurance.
Contenu du contrat
Les couvertures d'assurance sont ouvertes à l'assuré en fonction de son statut social. Les garanties spécifiques "invalidité professionnelle" et "incapacité temporaire de travail" (ITT) sont réservées aux seules personnes ayant un revenu tiré d'une activité professionnelle rémunérée.
Quotité
Dans le cas ou il n'y a qu'un seul emprunteur, la situation est simple, l'assurance couvre cet emprunteur unique. Dans le cas où il y a deux emprunteurs, l'assurance peut couvrir séparément chacun des emprunteurs. On appelle la quotité d'assurance la répartition de la couverture entre les emprunteurs. Les banques demandent généralement à ce que cette répartition prenne en compte les revenus de chacun d'entre eux, et leur contribution au remboursement du prêt. Il est donc conseillé d'envisager un total de quotité supérieur à 100 % pour compenser toute perte de revenu en cas de décès de l'un des co-emprunteurs. Le calcul de la quotité d'assurance doit être correctement estimé.
Risques assurés
Les risques suivants peuvent être garantis :
- le décès : l'assureur prendra en charge le crédit et remboursera directement à la banque le solde du capital restant du en principal, dans la limite de la quotité assurée.
- l'invalidité absolue et définitive (ou permanente et absolue), qui est une invalidité physique ou intellectuelle qui vous rend définitivement incapable d'exercer une activité rémunérée et vous oblige à avoir l'assistance permanente d'une tierce personne pour les actes de la vie courante,
- l'incapacité temporaire totale de travail, qui est l'arrêt de travail constaté médicalement,
- l'invalidité permanente totale ou partielle, c’est-à-dire une invalidité permanente de taux égal ou supérieur à 33 % telle qu'elle est déterminée par une expertise médicale.
Les deux premières garanties permettent le remboursement intégral du capital restant dû sur votre prêt. Les deux autres, dont les conditions varient sensiblement d'un contrat à l'autre, prennent en charge la totalité ou une partie de vos mensualités pendant la période d'incapacité ou d'invalidité.
Voir aussi
- Garantie de prêt immobilier
- Garantie décès
- (fr) droitdesassurances.fr, Toutes les informations relatives au droit des assurances. Site bien fait et gratuit.
- (fr) vitae-assurancecredit.com, Guide complet sur l'assurance crédit immobilier.