Saut-de-mouton
- Wikipedia, 16/11/2011
Un saut-de-mouton est un dispositif ferroviaire constitué d'un pont, d'une tranchée ou d'un court tunnel permettant à une voie ferrée d'en croiser une autre en passant par dessus ou par dessous.
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Utilisation
L'intérêt d'un saut-de-mouton est de séparer sur deux niveaux (voire plus lors d'installations plus complexes) les flux de circulations ferroviaires. Un saut-de-mouton peut être utilisé dans situations différentes:
Croisement de deux lignes à deux niveaux différents
Un saut-de-mouton peut être utilisé pour permettre le croisement de deux lignes à deux niveaux différents afin que la présence d'un train sur une ligne n'empêche pas un train de circuler sur l'autre ligne (cisaillement).
Bifurcation
Un saut-de-mouton peut être utilisé dans une bifurcation, pour une ligne à deux sens et à fort trafic : dans une bifurcation à niveau, si un train emprunte la bifurcation, il bloque automatiquement le passage aux éventuels trains qui viendraient en sens inverse. Le saut-de-mouton lui permet de résoudre ce problème avec une installation semblable à celle des autoroutes ou voies rapides.
Accès aux installations ferroviaires
Aux abords d'une ligne, il peut y avoir des installations (triage, dépôt, garage, ateliers, gare, embranchement particulier) qui se situent sur le côté. Pour accéder à ces installations, il peut être utile de réaliser un saut-de-mouton pour quitter la voie principale et aller vers l'installation.
Changement de sens de circulation
Lors d'un changement de sens de circulation. Pour les lignes à deux voies et plus, il arrive qu'à la frontière d'un autre réseau, le sens de circulation des trains change car le réseau voisin a un sens de circulation contraire.
Sauts-de-mouton sur la frontière alsacien-mosellan
En Alsace-Moselle, les trains roulent à droite, tandis que dans le reste de la France, ils roulent à gauche. Après la Libération de 1918, l'installation de sauts-de-mouton permet de réaliser le changement de sens de circulation des trains entre les administrations différentes de l'Est et de l'Alsace-Lorraine. Les sauts-de-moutton qui existent encore aujourd'hui sont situés:[1]
- aux abords de Metz entre Metz et Ars-sur-Moselle (49°5′20.04″N 6°7′9.86″E / 49.0889, 6.1194056)
- près de Imling entre Héming et Sarrebourg avant d'entrer en Alsace sur la ligne Paris – Strasbourg (48°42′12″N 7°0′46″E / 48.70333, 7.01278)
- entre Fontoy et Audun-le-Roman (49°21′23.436″N 5°56′27.586″E / 49.35651, 5.94099611)
- entre Rombas-Clouange et Rosselange (49°15′15.412″N 6°5′8.57″E / 49.25428111, 6.0857139)
- entre Molsheim et Mutzig
Reclassement des voies
Sur les lignes à 4 voies ou plus, on sépare les flux, en plus de séparer les sens de circulation. Par exemple, on isolera les trains rapides sur deux voies et les trains de marchandises sur deux autres voies. La disposition peut varier et le saut-de-mouton peut être utilisé pour un reclassement des voies ; par exemple, une ligne qui a deux voies marchandises au centre, et deux voies rapides aux abords peut grâce à un saut-de-mouton continuer avec les voies rapides d'un côté et les voies marchandises de l'autre.
Ce dispositif peut également faciliter le croisement de voies à caténaire ayant des alimentations électriques différentes.
Autres cas
Dans d'autres cas, il sert à éviter un cisaillement afin de ne pas gêner les voies principales et pour fluidifier la circulation.
Étymologie
Le terme vient du fait que l'on élève spécialement ou on rabaisse une voie sur une courte distance, uniquement dans le but de la faire passer par dessus une autre. Voilà pourquoi on utilise le terme « saut ». On utilise le terme « mouton » car en général la différence de hauteur entre les deux voies est relativement faible au niveau du croisement. Elle est le plus souvent la hauteur minimale qui permet de faire passer un train et les éventuelles caténaires[réf. souhaitée]. C'est probablement aussi une allusion au jeu de saute-mouton (avec une orthographe peu fixée) très populaire dans les cours de récréation au moment du commencement du chemin de fer.
Notes et références
- ↑ Le chemin de fer en Lorraine (André Schontz - Arsène Felten - Marcel Gourlot) Edition Serpenoise, page 179