Constitution de l'an I
- Wikipedia, 29/12/2011
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La Constitution de l'an I est élaborée pendant la Révolution française par la Convention montagnarde et promulguée solennellement le 6 messidor an I (24 juin 1793). Elle ne fut jamais appliquée.
Sommaire |
Adoption
Approuvée par référendum dans des circonstances assez spécifiques (il y eut autour de trois millions d'abstentionnistes sur un contingent d'environ sept millions d'électeurs, en raison de la publicité du vote, à savoir que le caractère secret du vote n'était pas mis en avant), cette constitution très démocratique – suffrage universel masculin – et décentralisatrice ne fut pas appliquée, en raison de conflits internes ainsi qu'externes au sein de l'Etat Français.
Le texte
La déclaration de 1793
Les députés souhaitent compléter la déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 qui n'avait pas été terminée. Ainsi les droits individuels de 1789 sont confirmés, mais on peut noter certaines innovations:
- Proclamation de droits économiques et sociaux (association, réunion, travail, assistance et instruction),
- Consécration de la théorie de la souveraineté populaire au détriment de la souveraineté nationale se traduisant par une ébauche de référendum (c'est le peuple réel qui est souverain, non la nation, le peuple sublimé, qui est plus large -- notion sous-jacente de majorité),
- L'insurrection devient un droit et un devoir (c'est-à-dire qu'elle est éventuellement de fait un droit) quand le gouvernement viole les droits du peuple,
- Interdiction de l'esclavage juridique - appropriation de fait d'un droit excessif confinant au privilège par une caste ou secteur de l'administration publique si d'aventure l'étendue des textes législatifs outrepasse le cadre populaire de la réglementation approuvée par le peuple,
Voir également Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1793
Le régime d'assemblée
La Constitution de l'an I avait institué un régime d'assemblée où le pouvoir était plus ou moins concentré entre les mains d'une seule assemblée renouvelable par tiers tous les ans au suffrage censitaire direct. Elle exerce le pouvoir législatif, avec la participation des citoyens par référendum.
Le pouvoir exécutif de l'Assemblée est confié à un conseil composé de vingt-quatre membres élus indirectement par le peuple au suffrage direct (mais censitaire) au sein de l'Assemblée ainsi désignée. Il n'a aucun pouvoir de dissolution contre l'Assemblée (aucun veto), et il n'a pas l'initiative des lois.
Sans qu'il s'agisse pour autant d'une « simple chambre d'enregistrement », le pouvoir exécutif du conseil a pour rôle d'organiser la conduite des actions de l'Assemblée en réglant leur exécution.
Une constitution jamais appliquée
Le 10 octobre 1793, la Convention consacrait apparemment l'établissement d'un régime de Terreur, déclarant : « Le gouvernement provisoire de la France sera révolutionnaire jusqu'à la paix ». Il avait été convenu que la paix revenue, la constitution serait ressortie de son arche de cèdre pour être appliquée. Et nul n'en douta tant que Maximilien de Robespierre fut de fait l'organe officiel du Comité de salut public. La guerre intérieure, extérieure et surtout le renversement de la convention montagnarde le 10 thermidor an II sonnèrent le glas de son application.
Malgré sa non-application, la Constitution de l'an I garda un grand prestige auprès des forces politiques de la gauche démocratique française sous le Directoire, l'Empire et la Restauration.
Pourtant, d'aucuns doutent aujourd'hui que cette constitution eût été efficace compte tenu de la rigidité excessive de la séparation des pouvoirs envisagée et du manque d'équilibre manifeste qui découle de la fragmentation du pouvoir exécutif ainsi que de son mode de nomination.
Cependant, Gracchus Babeuf et la Conjuration des Égaux proclamaient l'application de cette constitution qui même encore avec l'apologie à la propriété semble être la plus égalitaire. La Conjuration tenue au secret à cause des répressions et des fermetures des Clubs a été trahie par un de ses membres, Georges Grisel.