Maison d'arrêt de Besançon
- Wikipedia, 29/08/2011
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Maison d'arrêt de Besançon | ||
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Présentation | ||
Nom local | Prison de la Butte | |
Géographie | ||
Pays | France | |
Région | Franche-Comté | |
Quartier (ville) | Grette-Butte | |
Localité | Besançon | |
Coordonnées | 47° 14′ 11″ N 6° 00′ 26″ E / 47.236438, 6.00713447° 14′ 11″ Nord 6° 00′ 26″ Est / 47.236438, 6.007134 |
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La maison d'arrêt de Besançon[1] (communément prison de la Butte) est une maison d'arrêt située rue Louis Pergaud à Besançon, dans le quartier de la Grette-Butte. Elle est le seul établissement de ce type dans la capitale comtoise. Elle a un total de 276 places, dont un quartier pour hommes majeurs de 256 places et un quartier pour mineurs de 20 places.
Sommaire |
Histoire
Histoire générale et présentation
La maison d'arrêt de Besançon a été mise en service en 1885, puis fut rénovée en 1966 et en 2003[1]. La prison fut conçue à l'origine de trois bâtiments, avant qu'un quatrième ne soit bâti en 1990 afin d'accueillir les arrivants et les mineurs[1]. La maison d'arrêt compte un atelier de 350 m² proposant des activités de façonnage, conditionnements, montages, assemblages, petits usinages ainsi que métallerie et mécanique pour 90 prisonniers[1].
La prison durant la Seconde Guerre mondiale
La prison a servi durant la Seconde Guerre mondiale aux nazis durant le régime de Vichy, avec la citadelle de Vauban[2]. Les détenus étaient alors des femmes, des enfants et des vieillards anglais, les hommes étant quant à eux rassemblés aux centre pénitentiaire de Saint-Denis et de Compiègne[2]. Les conditions de détention sont décrites comme épouvantables[2]. La disette est régulière d'autant plus que le peu de nourriture distribuée est avarié ; les prisonniers dormaient à même le sol avec des couches de paille faisant office de lit ; et aucune commodité concernant l’hygiène la plus élémentaire n'existait (toilettes, salles de bains...)[2]. De plus le centre pénitentiaire est surpeuplé ce qui favorise le développement de la vermine et la diffusion de maladies en plus du froid et de la saleté ambiante[2]. De nombreuses personnes, le plus souvent âgées ou fragiles, mouraient quotidiennement à cause de ces conditions de détentions[2]. À partir de 1941, les nazis se sentent en danger dans la ville et envoient les prisonniers au camp de Vittel[2]. C'est alors que les résistants français remplacent les prisonniers anglais. Deux plaques commémoratives situées des deux côtés de la porte principales rendent hommages à certains de ces résistants, assassinés suite à des jugements prononcés par le tribunal militaire allemand :
- Plaque droite
« Simon Marcel • Montavon André[3] • Robledo Balthazar • Paqueriaud Paul • Reddet Marcel • Fertet Henri[4],[5] • Rothamer Georges • Compagnon Jean • Dupuy Roger • Paillard René • Michelot Jacques • Retrouvey Gaston • Grappin Jean • Puget Roger • Larequi Paul • Puget Marcellin • Tourrain Georges • Roussey René • Trabado Saturnino • Gladoux Philippe • Lhomme Paul-Aymonnin-Raymond • Bèche André — Au sein de cet établissement ont été condamnés à mort ou déportés 23 résistants des groupes Guy Mocquet et Marius Vallet par le tribunal militaire allemand en septembre 1943 — Cette plaque a été inaugurée le 8 septembre[Note 1] 2008 en présence des autorités. »
- Plaque gauche
« Dans cette prison huit martyrs de la Résistance ont été lâchement assassinés le 19 mai 1944 par une cour martiale à la solde de l'ennemi — Vannier Lucien, 19 ans - Geley Marius, 20 ans - Blaise Maurice, 20 ans - Le Berrigaud Gilbert, 20 ans - Durand Jean, 21 ans - Bertholino Georges, 21 ans - Greusard Robert, 30 ans - Antonnetti Jean, 31 ans — En hommage fraternel des déportés internés, et familles de fusillés du Doubs. »
La prison de nos jours
La prison de la Butte a connu un suicide particulièrement retentissant : celui d'un surveillant pénitentiaire en 2009, remettant en cause les conditions de travail, bien que l'homme avait des problèmes personnels[6]. Mais c'est surtout la sécurité aux abords de l'établissement qui pose problème, comme en témoigne la condamnation d'un homme de 31 ans ayant jeté des colis par-dessus le mur de la prison[7] ou les nombreuses plaintes du voisinage et des commerces alentours qui entendent particulièrement l'été des détenus et des individus extérieurs à la prison crier la nuit ou de la « musique rap »[8]. Actuellement une association milite pour « ne pas oublier la prison et ses occupants »[1] et offre ainsi aux visiteurs des prisonniers venus parfois de loin (Montbard, Belfort ou Dijon) un local d'accueil situé à deux pas de l'établissement pour attendre l'ouverture des parloirs[8]. La prison de Besançon compte au moins 65% de prisonniers musulmans, d'après le site Ceras-projet.org[9]
Notes
Références
- ↑ a, b, c, d et e La maison d'arrêt de Besançon sur Annuaires.justice.gouv.fr (consulté le 10 août 2010).
- ↑ a, b, c, d, e, f et g La prison de la Butte sur le site de Anonymes, Justes et persécutés durant la période nazie (consulté le 10 août 2010).
- ↑ André Montavon sur Migrations.besancon.fr (consulté le 10 août 2010).
- ↑ Henri Fertet sur Cheminsdememoire.gouv.fr (consulté le 10 août 2010).
- ↑ Henri Fertet sur la Gazette de Besançon (consulté le 10 août 2010).
- ↑ Le suicide d'un surveillant pénitentiaire sur MaCommune.info (consulté le 10 août 2010).
- ↑ Un an ferme pour avoir jeté un colis sur MaCommune.info (consulté le 10 août 2010).
- ↑ a et b Reportage de France 3 Franche-Comté sur la prison (consulté le 10 août 2010).
- ↑ Débat sur les intervenants exterieurs dans les prisons sur Ceras-projet.org (consulté le 10 août 2010).