Affaire Jean-Louis Turquin
- Wikipedia, 1/01/2012
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L'affaire Jean-Louis Turquin est une affaire judiciaire à Nice datant de 1991 concernant la disparition et l'assassinat présumé d'un enfant de huit ans, Charles-Édouard Turquin, par son père. Le cadavre n'a pas été retrouvé.
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La disparition
Charles-Edouard Turquin huit ans disparait le 21 mars 1991. Le commissariat de Nice en est informé le même jour sur un appel téléphonique de son père Jean Louis Turquin entre 7h et 7h30. Jean Louis Turquin vétérinaire vit seul avec son fils dans une grande propriété sur les hauteurs de Nice la bastide haute.
Les débuts de l'enquête
Les premières constatations indiquent qu'aucun objet ou effet personnel de l'enfant n'a disparu. La trace de l'enfant relevée par des chiens policiers stoppe net devant la maison. Délaissant rapidement la piste de la fugue la police privilégie celle de l'enlèvement familial suite à leurs investigations. Les époux Turquin entretiennent depuis longtemps une relation conjugale chaotique. En effet depuis quelques années madame Turquin entretient des relations extra conjugales ce qu'elle ne cache pas à son mari. En janvier 1991 ayant des doutes sur la paternité de son fils, Turquin apprend grâce à des analyses d'ADN qu'il n'est pas le père biologique de Charles Edouard[1]. Lors d'une violente dispute il agresse son épouse à la bombe lacrymo suite à quoi elle décide de quitter le domicile conjugal en février 1991. Jean Louis dès lors la presse de revenir, la harcèle et la menace. Il lance à sa femme un ultimatum prenant fin le 20 mars à minuit.
Des aveux
Dans les jours qui suivent, Michèle Turquin fait part aux policiers de ses soupçons sur son mari. Elle va jusqu'à enregistrer leurs conversations au téléphone. Dans l'une d'entre elles le 25 avril 1991, Turquin lui raconte que l'enfant est détenu au Maroc et pourrait être libéré en échange de son retour à la bastide haute. Le 27 avril pendant une relation intime concédée par Michèle, Turquin interrogé par sa femme, avoue avoir tué et enterré son fils dans la commune de Luceram[2]. Le juge d'instruction mis au courant décide Michèle Turquin d'obtenir des aveux enregistrés sur cassette. Le 6 mai 1991 dans une nouvelle relation intime enregistrée sur cassette, à la question de sa femme « mais pourquoi l'as tu étranglé plutôt qu'autre chose» Turquin répond:« si j'avais pris un canif il y aurait eu du sang partout » puis interrogé par son épouse sur le lieu exact de la sépulture Turquin rétorque : «pour passer 20 ans de ma vie en prison ». Sur la base de cet aveu enregistré, le 13 mai Jean-louis Turquin est inculpé d'assassinat et incarcéré[2]. Remis en liberté le 14 février 1992 9 mois plus tard dans l'attente de son procès, Turquin engage un détective pour enquêter en Israël. En effet le père biologique de l'enfant est un américain d'origine tchèque et de religion juive Moïse Ber Edelstein grâce auquel Michèle Turquin s'était fait des relations en Israël[3]. La justice reporte le procès pour complément d'information. Le détective trouve des coiffeurs israéliens qui prétendent avoir vu l'enfant accompagné d'une femme et les convainc de venir en France pour témoigner au procès[4].Des policiers français font le voyage pour interroger sur commission rogatoire ces témoins sans résultat probant.
Le procès
Le procès s'ouvre le 13 mars 1997. Ses avocats sont Jacques Peyrat le maire de Nice et Jean-Marc Varaut. Au premier jour est examinée la vie tumultueuse du couple Turquin et les aventures extra conjugales de Michèle Turquin. L'accusation insiste sur la froideur de l'accusé le jour même de la disparition. Au deuxième jour sont présentées les cassettes des aveux qui se révèlent d'un effet désastreux pour la défense de Turquin. En riposte la défense exploite la piste israélienne qui se révèle au fil des débats peu fiable et très fragile. À l'issue des audiences, l'avocat général requiert la réclusion criminelle à perpétuité. Le 21 mars 1997 Jean-Louis Turquin est condamné à 20 ans de prison[2]. Le 9 avril 1997 la chambre d'accusation de la cour d'appel rejette sa demande de remise en liberté. Deux ans plus tard en juillet 1999, Jean-louis Turquin dépose une requête en révision. Malgré l'espoir suscité par une nouvelle piste en Israêl où un enquêteur aurait retrouvé dans une école rabbinique un adolescent du même âge que Charles-Edouard, né comme lui à Nice, avec la même couleur des yeux et des cheveux et qui de plus parlerait avec un fort accent européen, le 14 mai 2001 la requête en révision est rejetée. En 2003 nouveau rebondissement, un détenu affirme avoir recueilli des confidences d'un autre détenu lui avouant avoir une nuit renversé mortellement un enfant en pyjama sur les hauteurs de Nice qui ensuite aurait été incinéré dans une cimenterie[5]. Mais il refuse de dénoncer son codétenu sans obtenir en contre-partie une libération. Devant ces exigences extravagantes, le procureur ne manque pas de dénoncer une simple manipulation pour obtenir une remise en liberté. Le 11 juillet 2006, le tribunal d'application des peines de Bastia prononce la libération conditionnelle de Jean-Louis Turquin. Il sera libéré du centre de détention de Casabianda en Haute-Corse le 18 juillet[6].
Notes et références
- ↑ Dossier Jean-Louis Turquin sur le site affaires criminelles.com
- ↑ a, b et c Affaire Turquin site du Nouvelobs
- ↑ Christian English, Frédéric Thibaud, affaires non classées, éd. First 2004 p.217
- ↑ Dossier Turquin site Affaires criminelles.com
- ↑ Christian English op.cit. p.223
- ↑ Libération conditionnelle de Jean-Louis Turquin site de l'express.fr