Félix Baudy
- Wikipedia, 19/04/2011
Félix François Louis Baudy, né le 18 septembre 1881 à Royère-de-Vassivière, et mort le 20 avril 1915 à Flirey, est un soldat fusillé pour l'exemple pendant la Première Guerre mondiale, incorporé au 63e RI, 5e Cie.
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Biographie
Félix Baudy est un militant du syndicat des maçons et aides de Lyon de la Confédération générale du travail fondée à Limoges en 1895. C'est un maçon de la Creuse travaillant sur les chantiers de Lyon. Il a été fusillé pour l'exemple le 20 avril 1915 à Flirey, suite au refus collectif de sa compagnie de remonter à l'assaut de la crête de Mort-Mare[1].
Circonstances de la peine
Le 19 avril 1915, une attaque devait avoir lieu à Mort-Mare (5 km sud de Thiaucourt), afin d’enlever une tranchée encore occupée par les Allemands au centre d’une première ligne conquise quelques jours plus tôt avec la perte de 600 hommes. Les troupes d’assaut avaient été tirées au sort et le hasard avait désigné l’une des compagnies fortement malmenées les 3, 4 et 5 avril lors des combats sur la route de Thiaucourt.
Au signal de l’attaque cette compagnie de 250 hommes refuse de partir à l'assaut et de quitter la tranchée : « ce n’est pas notre tour d’attaquer » disent-ils. Quelques instants auparavant, parmi les quinze hommes qui venaient de sortir de la tranchée douze avaient été tués ou blessés et restaient là, sous les yeux de leurs compagnons[2].
Le général Delétoile ordonne que les 250 soldats passent en cour martiale pour délit de lâcheté afin d'être exécutés. Après l'intervention d'autres officiers, cinq hommes sont finalement désignés et comparaissent, pour une parodie de procès. L'un d'eux est acquitté. Deux hommes ont été choisis par tirage au sort dont le soldat François Fontanaud de Montbron en Charente. Les trois autres : le caporal Antoine Morange né à Champagnac-la-Rivière en Haute-Vienne, les soldats Félix Baudy de Royère-de-Vassivière et Henri Prébost né à Saint-Martin-Château dans la Creuse et lui aussi ouvrier maçon à Villeurbanne, ont été désignés par leurs supérieurs en raison de leur appartenance syndicale à la CGT. Le général Joffre de passage dans le secteur aurait refusé sa clémence exigeant la plus grande sévérité à l'égard de la compagnie.
Le 20 avril, le caporal Antoine Morange, les soldats Félix Baudy, François Fontanaud et Henri Prébost sont fusillés à la lisière d’un bois de Manonville.
Les fusillés pour l'exemple de Flirey s'ajoutent à ceux de Vingré, Fontenoy, Fleury, Mouilly, Montauville... En quatre ans, 2 400 « poilus » auront été condamnés à mort et 600 exécutés[3], les autres voyant leur peine commuée en travaux forcés.
Réhabilitation
Très peu, environ une quarantaine sur 600, dont Félix Baudy et ses compagnons de malheur, ont été rétablis dans leur honneur dans les années 1920 ou 1930. Félix Baudy et ses trois compagnons ont été réhabilités en 1934.
Mémoire
La sépulture de Félix Baudy se situe dans le cimetière communal de Royère-de-Vassivière où une plaque, réalisée par ses amis maçons, y est posée avec cette inscription: "Maudite soit la guerre - Maudits soient ses bourreaux - Baudy n'est pas un lâche - Mais un martyr". Cette plaque a été rénovée en 2005 à l'initiative du comité laïque des amis du monument de Gentioux [4]. Son nom est aussi inscrit sur le monument aux morts de la commune[5].
Chaque 11 novembre des militants de divers horizons viennent déposer une gerbe sur la tombe de Félix Baudy dans le cimetière de Royère-de-Vassivière, après s'être recueillis devant le monument aux morts pacifiste de Gentioux.
Sources
- Le livre de J. Nouillac : "le 63 au feu" édité en 1919.
- Henry Andraud, Quand on fusillait les innocents, Éditions Gallimard, 1935.
- Site mémoire dedié au 63e Régiment d'infanterie de ligne 1914/ 1918 http://www.faurillon.com
- Nicolas Offenstadt, "Les fusillés de la Grande Guerre et la mémoire collective, 1914-1999" Odile Jacob Novembre 1999.
- Denis Rolland, La grève des tranchées, Paris, Imago, 2005.
Notes et références
- ↑ Mémorial GenWeb
- ↑ Les crimes des conseils de guerre de RG Réau 1926 Page 324
- ↑ Les fusillés de la Grande Guerre et la mémoire collective (1914-1999), Nicolas Offenstadt, Odile Jacob, 1999, p. 21
- ↑ Information GenWeb
- ↑ Information GenWeb