Actions sur le document

Conservatoire d'espaces naturels

- Wikipedia, 2/02/2012

Les conservatoires d'espaces naturels (CEN) sont des associations à but non lucratif de protection de la nature, participant à la gestion et la protection de la biodiversité et des espaces naturels de France.

Depuis 1989, les conservatoires sont organisés en une fédération, dont le siège est situé à Orléans, département du Loiret, France. Il existe 21 conservatoires régionaux et 8 conservatoires départementaux adhérents à la fédération. Plusieurs autres CEN sont en cours de d'adhésion à la fédération (CEN de Guyane) ou de création.

1 - Le réseau de sites des Conservatoires d'espaces naturels

L'action des conservatoires s'articule historiquement autour de quatre axes :

  1. connaître : on ne peut bien protéger que ce que l'on connaît suffisamment. Chaque conservatoire est doté d'un ou plusieurs chargé d'études scientifiques, responsable(s) de la rédaction des plans de gestion des sites protégés et de la coordination de l'amélioration des connaissances scientifiques sur les espaces naturels et les espèces. Chaque conservatoire possède également un conseil scientifique validant les décisions de gestion entreprises sur chaque site.
  2. protéger : historiquement, c'est la maîtrise foncière des sites a permis aux conservatoires de développer un réseau de sites protégés. Par la suite, une approche partenariale avec les collectivités territoriales et les propriétaires privés a été favorisée, afin de faire participer au mieux les différents acteurs de la gestion des espaces naturels.
  3. gérer : certaines activités humaines traditionnelles, comme le pastoralisme, l'exploitation de la tourbe, l'exploitation des roselières pour le chaume, etc. ont permis de créer et d'entretenir des sites naturels particuliers comme les landes, les pelouses, etc. Ces milieux naturels dit secondaires accueillent des espèces sauvages de la faune et de la flore qui y trouvent des conditions de vie satisfaisantes. Avec le déclin des activités humaines qui les ont créés, certains de ces espaces secondaires évoluent ou ont complètement disparus. L'action des conservatoires permet parfois de réhabiliter ces sites naturels, grâce à la mise en place d'activités d'entretien régulières, notamment le retour du pâturage. Sur d'autres sites, les Conservatoires d'espaces naturels privilégient une non gestion, c'est à dire une évolution naturelle des milieux. C'est notamment le cas sur de nombreux sites forestiers (forêts alluviales, forêts de pente...). C'est le Conseil scientifique qui détermine généralement les orientations de gestion.
  4. valoriser : les sites naturels des conservatoires constituent des supports pédagogiques formidables pour faire découvrir (ou redécouvrir) au grand public la nature exceptionnelle à proximité, et les enjeux de sa protection. De très nombreux sites en gestion par des Conservatoires d'espaces naturels sont ouverts au public pour des visites de découverte.

Les conservatoires gèrent aujourd'hui le plus importants réseau de sites préservés en France (en nombre de sites) représentant une surface totale de 140 000 hectares, répartis sur 2 250 sites. Ils rassemblent environ 8 000 adhérents, 1 500 bénévoles et plus de 570 salariés.

2 - La participation aux politiques publiques

Grâce à leur savoir-faire développé sur leurs sites, les conservatoires d'espaces naturels s'investissent également dans l'émergence et la mise en œuvre des politiques publiques consacrées à la préservation des espaces naturels et de la biodiversité comme la constitution du réseau Natura 2000, la gestion des espaces naturels sensibles des départements ou les réserves naturelles régionales. Les CEN sont aujourd'hui les premiers partenaires du ministère de l'écologie dans le déploiement du réseau Natura 2000.

Ils interviennent également dans les politiques de préservation de la ressource en eau en travaillant notamment sur la conservation et la restauration des zones humides. Les CEN sont des partenaires des agences de l'eau et travaillent avec les collectivités locales dans la mise en œuvre des SAGE, des contrats de rivière et de bassin...

3 - Le développement des connaissances naturalistes et le partage des savoir

De nombreux Conservatoires d'espaces naturels participent au développement de la connaissance naturalistes (connaissance sur la faune, la flore et les habitats naturels) à travers les études et les suivis scientifiques mis en place sur les sites naturels. Les données recueillies sont mises à disposition de bases de données et intégrées au Système d'Information sur la Nature et les Paysages et à l'Inventaire National du Patrimoine Naturel mis en place par le ministère de l'écologie.

Ils contribuent également à animer des groupes de travail thématiques rassemblant acteurs publics et privés autour de thématique consacrées à la préservation de certains milieux, certaines espèces ou à la lutte contre les espèces exotiques envahissantes. L'implication des CEN dans la mise en œuvre des Plans nationaux d'action en faveur des espèces menacées mis en place par le ministère de l'écologie s'intègre dans ces orientations.

4 - Une reconnaissance officielle dans la loi

Au titre des lois Grenelle, les Conservatoires d'espaces naturels et leur fédération bénéficient dorénavant d'une possibilité d'agrément au niveau régional délivré conjointement par l'Etat et le Conseil régional. Cet agrément inscrit dans l'article L414-11 du Code de l'environnement précise les missions des CEN : ils "contribuent à la préservation d'espaces naturels et semi-naturels notamment par des actions de connaissance, de maîtrise foncière et d'usage, de gestion et de valorisation du patrimoine naturel sur le territoire régional". Un décret et un arrêté ministériel publié au JO en octobre 2011 précisent les conditions de délivrance de cet agrément.




Voir aussi

Article connexe

Lien externe



Retrouvez l'article original ici...

Vous pouvez aussi voir...