Tany Zampa
- Wikipedia, 1/02/2012
Tany Zampa
Nom de naissance | Gaêtan Zampa |
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Surnom | Gaï Don Gaëtano Tany El Capo L'empereur de la nuit |
Naissance | 1er avril 1933 Marseille (France) |
Décès | 15 août 1984 (à 51 ans) prison des Baumettes, Marseille |
Nationalité | Française, |
Profession | - Hôtelier |
Autres activités | - Trafic de drogue - Racket - Proxénétisme - Trafic d'armes - Braquage de banques - Contrats d'assassinat |
Famille | Mathieu Zampa (père) Christiane Zampa (femme) Mathieu Zampa (fils) |
Tany Zampa (1er avril 1933, Marseille, 16 août 1984, prison des Baumettes, Marseille) de son vrai nom Gaëtan Zampa (ou Gaëtano) dit « Tany », mais aussi « Gaï » ou « Don Gaëtano », était un des derniers parrains du milieu marseillais des années 1970. Il était par ailleurs bègue.
Sommaire |
Jeunesse
Gaëtano Zampa, né officiellement le 1er avril 1933 dans le quartier du Panier à Marseille, est en fait né le 18 mars 1933. [citation nécessaire] Son père, Mathieu Zampa, né en 1902 à Naples, est un voyou respecté dans la ville et il ne veut pas que son fils naisse au mois de mars car dans la légende napolitaine, mars est le mois des fous[1]. Mathieu Zampa a commencé dans les années 1930 sous Paul Carbone et François Spirito, puis s'est rangé du côté des Guérini après la Libération, comme la plupart des Marseillais de l'époque. Il a été le propriétaire du bar de la Ruche, et a trafiqué à Saïgon, notamment les piastres, en 1950. Dans les années 1960, il part à Dakar exploiter un night club dédié à la prostitution. Il reviendra à Marseille en 1972 et mourra l'année suivante. La famille Zampa possédait une maison boulevard des Deux Canards dans le quartier de la Cayolle.
Tany Zampa a donc grandi dans le milieu qu'il connaît parfaitement. Lorsqu'il débute dans le métier comme maquereau, vers 1950, dans le quartier Saint-Lazare, tout le monde le connaît. En 1953, à vingt ans, il travaille dans le service d'ordre de Gaston Defferre où il est un de ses gardes du corps. Lors d'une manifestation, il disperse la foule en la menaçant avec une mitraillette en plastique. À moins de vingt-cinq ans, il tient déjà un hôtel, le Réal. C'est un flambeur, il aime montrer sa richesse, tout en évitant d'irriter les anciens de la ville. À Marseille, des caïds comme Antoine Guérini, Robert Blémant ou Paul Mondoloni l'apprécient.
En 1955, il monte à Paris en même temps que la "Bande des Trois Canards", dont il connaît certains membres grâce aux Italiens du quartier du Panier (le noyau dur de la bande, environ dix personnes, est composé essentiellement d'Italiens).
L'équipe, qui a commencé sur la Côte d'Azur, décide de se lancer dans le racket d'hôteliers parisiens (en plus d'être des racketteurs, les membres de la bande donnent aussi dans le casse, le proxénétisme et le jeu). Des voyous parmi les plus durs de la capitale commencent à côtoyer cette bande : Joseph Brahim Attia (dit Jo Attia), Georges Boucheseiche (au centre de l'affaire Ben Barka), Jean Palisse.
En 1960, Zampa a 27 ans. Dans la nuit du 31 décembre 1960 au 1er janvier 1961, il réussit un casse mémorable à la Caisse d'Association Familiale des Bouche-du-Rhône où il dérobe avec ses complices, 160 millions de francs ancien (soit 1,6 million de francs nouveau).
Tany Zampa, qui connaît déjà très bien le Milieu, est désormais rôdé pour diverses activités. À Paris, il apprend à connaître des voyous violents, il les fréquente et s'habitue à leur attitude. Il est lui-même un nerveux, un "excité".
Une bande redoutée
Jusqu'en 1965, Zampa travaillera entre Paris et Marseille. Dès 1964, dans la cité phocéenne, il commence à s'entourer de vrais durs et impose sa loi dans les rues marseillaises. Des impulsifs, des sanguinaires, des personnages violents et craints. Son passage dans la "Bande des Trois Canards" a été très formateur. Il établit avec ses hommes une sorte de pacte de sang. Mais Tany Zampa est impitoyable et n'hésite pas à éliminer ceux qui deviennent gênants. Parmi ceux-là, on peut citer Jean Toci, son demi-frère et bras droit, Gaby Regazzi, le véritable "cerveau" de l'équipe, Bimbo Roche, Gérard Vigier, Gilbert Hoareau dit Gilbert le Libanais, ou encore Jacky le Mat. En 1964, Zampa est arrêté pour port d'arme prohibé et est incarcéré. En prison, il se met à lire, notamment le Larousse médical. [citation nécessaire]
L'efficacité de Tany Zampa dans le racket et la "protection" pousse bon nombre de caïds marseillais à faire appel à lui, notamment Robert Blémant. Il prend ses aises et se permet tout et n'importe quoi. Certains anciens, adeptes des règles "morales" du Milieu, comme les Guérini, voient d'un mauvais œil les méthodes violentes de Tany Zampa, mais personne n'ose s'opposer à lui.
Alors qu'il commence à investir dans l'héroïne, Zampa monte en puissance. Il a investi dans la prostitution, la drogue, les jeux, et il est le plus efficace racketteur de la Côte.
Prise de pouvoir
Mais les Guérini occupent le trône du crime marseillais. Le 4 mai 1965, Robert Blémant est abattu sur ordre d'Antoine Guérini. Pour Zampa, c'est une aubaine, car le Milieu n'accepte pas qu'Antoine ait fait assassiner un pilier comme Blémant uniquement par jalousie. Les associés des Guérini s'écartent peu à peu du clan, qui s'en trouve très affaibli.
Zampa en profite et ordonne à ses hommes de racheter ou de "protéger" les établissements de la région, dont, à la fin des années 1960, certains appartenant (ou ayant appartenu) aux Guérini. Les lieutenants de Zampa exécutent les ordres et opèrent avec violence et détermination. Grâce à eux, Zampa met la main sur un bon nombre d'établissements de nuit. L'incarcération de Zampa de 1966 à 1970 (il se marie en prison en juin 1966) n'empêchera pas ses hommes de continuer de prendre du terrain.
Lorsqu'il sort de prison, Zampa est le nouveau maître des rues marseillaises : Antoine Guérini a été abattu en 1967 (certains pensent que c'est Jacky le Mat qui l'a exécuté sur ordre de Zampa), et son frère "Mémé" est en prison.
Pendant les années 1970, Tany s'intéresse au trafic d'armes et aurait fourni l'ETA. Il est soupçonné d'avoir commandité l'assassinat de Pierre Goldman pour le compte des GAL espagnols et serait le meurtrier d'Antoine Guérini, pour venger la mort de Robert Blémant.
Conflit avec Francis le Belge sur fond de trafic de drogue
Si dans l'ombre de Zampa, Jacky le Mat gagne du galon, c'est surtout Francis le Belge qui monte en puissance. Les deux hommes se sont régulièrement croisés à Paris, mais restent rivaux. En 1972, des trafiquants d'héroïne proches de Zampa ont escroqué le Belge d'une grosse cargaison de 600 000 francs d'héroïne.
Prévoyant une riposte, Zampa décide d'agir : le 5 septembre 1972 sont abattus au Canet Robert Di Russo, Jean-Claude Bonello et Daniel Lamberti. L'un des tueurs est abattu le 14 octobre 1972 en Corse, et l'autre le 28 octobre 1972. Le 26 décembre 1972, c'est un homme du Belge qui tombe, puis deux autres en février 1973, à la Belle-de-Mai.
Francis le Belge réplique durement : le 31 mars 1973, quatre hommes sont tués au bar du Tanagra. Il s'agit de Joseph Lomini dit le Toréador, l'un des trafiquants ayant escroqué le Belge et cible principale du commando, Ansan Bistoni dit l'Aga Khan, poids lourd de la French Connection, Jean-Claude Napoletano, un petit truand, et la patronne du bar.
En novembre 1973, l'arrestation de Francis le Belge et sa condamnation à quatorze ans de prison mettent fin aux affrontements. Par ailleurs, la légende veut qu'en plein cœur des combats opposant les deux Marseillais, Tany Zampa et ses hommes auraient aperçu le Belge à Paris, sans aucune protection, mais auraient refusé de faire feu sur ce dernier car accompagné de sa mère. [citation nécessaire] Au cours de ces affrontements, Zampa aura préféré se réfugier en Italie pour échapper aux représailles et à la police, et il y restera jusqu'en 1975.
Tany fera huit mois de prison pour port d'armes en 1975 et est soupçonné d'avoir fourni des moyens pour le "casse du siècle" d' Albert Spaggiari en 1976. [citation nécessaire] Il est cependant très peu probable qu'il ait eu un quelconque rôle dans le casse de Nice.
En parallèle de ses démêlés judiciaires sans conséquences, Tany Zampa se lance dans les jeux de la Côte d'Azur en association avec son ami d'enfance Bimbo Roche et le roi du jeu niçois Jean-Dominique Fratoni, patron du casino Rhul.
Conflit avec Jacky le Mat
Même si tout semble aller bien pour Zampa, il reste un point noir : Jacky le Mat. Ce dernier s'est écarté de Tany et ne cesse de faire augmenter son capital. Jusqu'au litige, en 1977, le clan du Mat rackette le même client que le clan Zampa, pour un montant de 8 millions de francs. En effet, Zampa n'aurait pas supporté que l'un de ses amis, un arménien qui protégeait un homme d'affaires israélite, Sammy Flatto, se soit fait "casser la baraque" par un concurrent qu'il avait désigné comme étant « Le Mat ». Il fallait en avoir le cœur net. Sommé de s'expliquer sur cette ténébreuse affaire, Jacky le Mat prend la fuite.
D'après certaines rumeurs [citation nécessaire], Zampa tente d'assassiner Jacky le Mat le 1er février 1977, accompagné de Gaby Regazzi et Bimbo Roche. Il tire sept balles de 11.43 sur son ennemi tandis que ses acolytes tirent chacun une décharge de chevrotine. Mais Jacky survit à la tentative d'assassinat et se venge: de mars 1977 à avril 1978, douze personnes seront assassinées (des deux côtés). Avec une avance pour le Mat, qui a éliminé les porte-flingue qui faisaient toute la puissance du clan Zampa (reformuler!). Ce dernier en sort très affaibli, et sur le terrain ne tient plus réellement Marseille.
Au début des années 1980, Tany crée la plus grande boîte de nuit de la région marseillaise et aixoise, "Le Krypton".
Suicide
Les pressions policières ne font qu'aggraver les choses. Surtout à partir d'octobre 1981, date de l'assassinat du juge Michel, pour lequel Zampa est immédiatement soupçonné. Thèse accréditée et soutenue par un livre écrit par un journaliste qui désigne Zampa de manière implicite mais non formelle par manque de preuves comme l'assassin du juge Michel. [citation nécessaire]. Mais inversément, le commissaire Jean Louis Pietri, commissaire à la BRB à l'époque, affirme que le dossier était vide quant à son implication dans l'assassinat du juge Michel. Mais Zampa fait l'erreur de s'enfuir. À partir de cette date, Zampa est sans cesse surveillé, ce qui limite fortement son influence et son contrôle du crime marseillais.
En octobre 1983, Gilbert le Libanais, acolyte de Zampa spécialisé dans le monde de la nuit, est assassiné. Le clan Zampa est sûrement l'auteur de cet assassinat, n'ayant pas supporté l'éloignement du Libanais par rapport au clan et son ambition d'enrichissement solitaire. La police met la main sur sa comptabilité et y découvre des affaires louches auxquelles sont liés Tany Zampa, sa femme, son avocat, et de nombreuses autres personnes . En octobre 1983, un mandat d'arrêt international est lancé à son encontre. Le 29 novembre 1983, vingt-quatre heures après le plastiquage de deux établissement aixois appartenant à sa femme Christiane, Zampa et ses acolytes sont arrêtés[2].
En prison, Zampa sombre lentement dans la folie. À l'intérieur des murs tout comme à l'extérieur, le monde des voyous s'amuse à surnommer l'autoproclamé "parrain à l'italienne", la "marraine" ou encore la "balance". Les 20 et 22 juin 1984, il tente vainement de se suicider. Et le 23 juillet, malgré une condamnation ne pouvant atteindre au maximum que cinq ans de prison, Tany Zampa se pend dans sa cellule des Baumettes avec une corde à sauter. La trachéotomie tentée en urgence par le médecin de garde avec un matériel de fortune n'a rien pu y faire. [citation nécessaire] Zampa meurt finalement le 15 août 1984 à 51 ans, après plusieurs jours de coma, dans l'hôpital où il avait été transféré.
Néanmoins, d'anciens fidèles de Zampa s'étant fait plus discrets que d'autres vont continuer leur route dans la criminalité pendant un certain temps, notamment Jean Toci, qui sera assassiné en mai 1997 à Istres.