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Assassinat de Tahar Acherchour

- Wikipedia, 14/01/2012

Le 23 novembre 1936, Tahar Acherchour, ouvrier d’origine algérienne domicilié à Saint Ouen, était abattu par des briseurs de grève dans une usine de Clichy. Il décéda de ses blessures le lendemain à l’hôpital Beaujon.

Son assassinat suscita une vive émotion à une période marquée par le Front Populaire. Plus de 200 000 personnes assistèrent à ses obsèques.

Sommaire

Les faits

L’usine Cusinberche était une fabrique de savons et de bougies située au 200 quai de Clichy. En plein Front Populaire, une grève éclate suite à des licenciements et l’usine est alors occupée par les ouvriers grévistes. Le 23 novembre, après 18 jours d’occupation, une équipe de briseurs de grève menée par Paul Cusinberche, le fils du directeur, pénètre dans l’usine[1]. Les briseurs de grève étaient équipés de matraques et de barres de fer et Paul Cusinberche était lui-même armé de deux revolvers[1]. Les grévistes n’avaient quant à eux, selon les fouilles effectuées par la police, pas d’armes[1].

Des affrontements éclatèrent entre les ouvriers grévistes et les briseurs de grève et des coups de feu retentirent du côté des briseurs de grève. Tahar Acherchour, un ouvrier algérien de 28 ans adhérant à la CGT[2], s’écroula, victime d’une balle qui lui perfora le foie et l’intestin. Sept autres grévistes furent blessés lors de l’affrontement.

Transporté à l’hôpital Beaujon, Tahar Acherchour décéda le 24 novembre des suites de ses blessures.

Conséquences

La mort tragique de Tahar Acherchour suscita une vive émotion. L’Union syndicale CGT de la région parisienne pris à sa charge les frais d’obsèques et le rapatriement du corps en Algérie.
Le 25 novembre, un meeting de protestation réunit 3000 personnes à Clichy. Le 29 novembre, plus de 200 000 personnes participent aux obsèques. S'associent notamment à cette manifestation la CGT, l’Etoile Nord-Africaine[3] et le Parti communiste (avec la présence de Marcel Cachin et de Paul Vaillant-Couturier).

Le fait que Paul Cusinberche ait été trésorier de la 18ème section des Croix de feu du Colonel de La Rocque attise la polémique. Les organisations de gauche voient dans la mort de Tahar Acherchour l’œuvre du fascisme contre la classe ouvrière. L'Humanité parle ainsi, dans son édition du 24 novembre, d’ « inqualifiable agression fasciste » et fustige quelques jours plus tard les « criminelles agressions des patrons fascistes »[4]. Même son de cloche pour Le Populaire qui, à l’occasion des obsèques, s’en prend au « fascisme criminel »[5].

Une plaque à la mémoire de Tahar Acherchour a été apposée au cimetière sud de Clichy.

Notes et références

  1. a, b et c L’Humanité du 24 novembre 1936 (page 2)
  2. L’Humanité, 30 novembre 1936 : « Le corps d’Acherchour va être remis aux siens par les soins de la CGT dont il était un adhérents fidèle » (page 1)
  3. Le Populaire, 30 novembre 1936 (page 3)
  4. L’Humanité, éditions du 24 novembre(page 2) et du 26 novembre 1936 (page 2)
  5. Le Populaire, 30 novembre 1936 (page 1)

Liens externes


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