Yves Dandonneau
- Wikipedia, 8/01/2012
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L'affaire Yves Dandonneau est une histoire d'escroquerie à l'assurance-vie, qui a eu lieu le soir du 6 juin 1987 au lieu-dit Le Col de l'Homme Mort, dans l'Hérault. Certains pensaient qu'elle pourrait être le sujet d'un roman policier et la suite prouva qu'un roman policier américain avait déjà parfaitement décrit ce scénario et que Dandonneau s'en était largement inspiré.
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Les faits
Le 6 juin 1987, sur le chemin vers Ceilhes, circule une Austin Metro rouge. Au volant se trouve Daniel Blouard, et son ami Yves Dandonneau. Soudain, l'Austin percute un rocher sur le bas-côté et s'immobilise. Blouard indemne cherche des secours pour venir en aide à son ami, blessé et resté dans la voiture. Les pompiers appelés arrivent peu après. En attendant, Blouard, tendu, ne cesse de répéter qu'il craint que la voiture ne prenne feu. Lorsque les pompiers se rendent sur place, la voiture est en flammes et on y découvre un tronc humain carbonisé, censé être celui de Dandonneau.
Après la délivrance du certificat de décès, Marie-Thérèse Héraut, la compagne de Dandonneau, et Danièle Simonin, la secrétaire de ce dernier, viennent reconnaître le corps. Très prévoyant, Dandonneau avait contracté, quelques mois auparavant, huit assurances-vie, au bénéfice de sa compagne, pour un total de 11.900.000 FF (1.800,000 €). Il avait aussi manifesté la volonté que sa dépouille funèbre soit incinérée. Aucune autopsie n'ayant été ordonnée, le corps est donc rapidement incinéré.
L'enquête
Les premières constatations font état d'un accident mortel résultant du choc du véhicule contre un obstacle, la cause de l'incendie serait un court-circuit des phares. Blouard, interrogé par les gendarmes, raconte les raisons qui l'ont amené à circuler sur ce chemin sinueux. Les gendarmes concluent à un banal accident de la route.
Le plan rencontre alors un obstacle imprévu : en effet, parmi les huit compagnies d'assurance, une société britannique avait été directement sollicitée à son bureau de Paris par Dandonneau afin d'établir un contrat limité au risque de décès accidentel, avec triplement de la garantie en cas d'accident de la circulation.
Informée du sinistre, cette Compagnie remarque que le souscripteur a omis de déclarer le cumul des assurances préalablement contractées auprès d'autres Compagnies. Saisis de soupçons, les assureurs britanniques dépêchent un inspecteur afin de faire un complément d'enquête.
L'inspecteur d'assurance procède à ses propres investigations. Il relève les éléments suivants:
- la voiture roulait en seconde, ce qui implique que la vitesse était basse (confirmé par Blouard dans sa déposition)
- il n'y a qu'un seul obstacle sur le chemin, et le conducteur l'a percuté (manque de chance ?)
- la voiture est entièrement calcinée, il ne reste plus que l'ossature métallique, ainsi que des os, calcinés eux aussi.
À la suite de cette première intervention, l'épave du véhicule incendié fait l'objet d'un dépôt dans un garage à des fins d'expertise : cette mesure conservatoire est l'élément fondamental de la résolution de l'affaire Dandonneau puisque le corps a été incinéré. Puis une compagnie française, parmi les huit assureurs, mandate la cellule Anti-Fraude (ALFA) relevant de la Fédération Professionnelle des Assureurs.
L'inspecteur de cet organisme relève les éléments suivants:
- le chemin est en ligne droite, le rocher est disposé de telle manière qu'à moins de se "jeter dessus", il parait impensable qu'un conducteur ne puisse pas l'éviter,
- aucune trace de freinage n'est présente,
- il existe une route bien dégagée et beaucoup plus facile d'accès que le chemin emprunté.
Sur le rapport circonstancié de l'inspecteur ALFA, il est décidé de déposer une plainte auprès du tribunal de grande instance de Montpellier et une enquête judiciaire est déclenchée.
Malgré cette enquête, cinq des huit compagnies d'assurance vont régler le sinistre. Les trois autres suspendent leur règlement en attendant le résultat de la procédure. Les résultats confirment qu'il faut écarter la thèse de l'accident et que Dandonneau n'est pas le mort brûlé dans l'Austin : un expert scientifique, Jean-Marie Grafeille, a réussi à reconstituer une partie de sa machoire. Elle ne correspond pas à la radiographie conservée par le dentiste de Dandonneau.
L'escroquerie avérée, il reste à retrouver la trace de Dandonneau pour le confondre et à déterminer l'identité du cadavre. Des mises sur écoute permettent de localiser sa cache dans le département des Alpes Maritimes et les gendarmes procèdent à son interpellation. Dandonneau tente de se faire passer pour un certain Bernard Depenne, puis pour François Meunier. Rapidement confondu, il avoue son identité et dénonce ses complices restés en île-de-France. En quelques heures, tous sont sous les verrous.
Une escroquerie finement montée
La première idée était de subtiliser un cadavre dans l'hôpital où travaillait un des complices, mais c'est finalement François Meunier qui se charge de trouver un SDF pour prendre place dans l'accident. Ce dernier est un dénommé Joël Hipeau que Dandonneau et Daniel Blouard emmènent en voiture dans l'Hérault et font boire. Lorsqu'il a sombré dans un coma éthylique, ils le placent dans la voiture, la précipitent contre un rocher, l'arrosent d'essence et y mettent le feu. La compagne de Dandonneau n'a plus qu'à identifier le corps et encaisser l'argent.
L'heure des comptes
Le procès de l'affaire Dandonneau s'ouvre le 30 juin 1992 devant la cour d'assises de Montpellier.
Les peines sont les suivantes :
- 20 ans de réclusion criminelle pour Yves Dandonneau,
- 14 ans de réclusion criminelle pour Daniel Blouard,
- 9 ans de prison pour François Meunier,
- 4 ans avec sursis pour chacune des deux femmes, accusées uniquement de complicité d'escroquerie.
Voir aussi
- Faites entrer l'accusé
- Bellamy, film de Claude Chabrol inspiré de cette affaire.