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Irak : libération de Muntadhar al Zaïdi, qui avait lancé ses chaussures sur George W. Bush

- wikinews:fr, 24/02/2011

Localisation de l'Irak

16 septembre 2009. – Le journaliste irakien qui avait lancé ses chaussures sur l'ancien président américain George W. Bush lors d'une conférence de presse en décembre 2008, a retrouvé la liberté mardi, après neuf mois de détention.

Fichier:Muntadhar al zaidi.jpg
Muntadhar al Zaïdi

Muntadhar al Zaïdi affirme avoir été fouetté, battu et soumis à des chocs électriques durant ses premiers jours aux mains des forces irakiennes, après son arrestation. Il dit redouter, à présent, les services de renseignement américains et craindre pour sa vie.

Ni Washington, ni Bagdad, n'ont à réagi ces déclarations du journaliste, qui semblait en bonne santé à sa sortie de prison, même s'il lui manque une dent. Muntadhar al Zaïdi a continué à défendre son geste « qui visait le visage d'un criminel de guerre », a-t-il dit.

« Il était humiliant de voir son pays sous la botte d'une puissance étrangère. Assister à la conférence de presse donnée par le président Bush lors de sa dernière visite en Irak, peu avant son départ de la Maison Blanche, était une occasion à ne pas manquer », a-t-il fait valoir.

Le président Bush et le Premier ministre irakien, tentant d'empêcher que la deuxième chaussure n'atteigne sa cible

Le journaliste, qui travaillait à l'époque pour la chaîne de télévision Al-Baghdadia TV, basée au Caire, avait lancé ses chaussures vers la tête de Bush, en criant : « C'est le baiser d'adieu, espèce de chien ». L'ex-président américain avait baissé la tête à temps et minimisé, par la suite, l'incident.

Il n'en avait pas été de même pour le Premier ministre Nouri al-Maliki, ni pour nombre d'Irakiens, qui avaient fustigé le geste du journaliste, le jugeant contraire aux traditions d'accueil du pays.

Traduit en justice, al Zaïdi avait déclaré que M. Bush n'était « pas vraiment un invité », un argument qui n'a pas convaincu le tribunal, puisque le journaliste a été condamné en première instance à trois ans de prison pour « agression contre un chef d'État en visite officielle ». Finalement, sa peine a été réduite en appel à un an, et il a été libéré au bout de neuf mois pour bonne conduite.

Des manifestations ont été organisées en la faveur d'al Zaïdi, il a reçu des offres d'aide financière, des demandes en mariage, ou encore une chaussure en bronze. Le journaliste se défend d'être un « héros », disant qu'il « [se] considère plutôt comme un « homme de principes » ».

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