Panne mémorielle au Panthéon : La cérémonie se fera devant des cercueils vides
Actualités du droit - Gilles Devers, 13/03/2015
Le président casqué rêve de porter le costume du président, et pour ce faire, il lorgne du côté de la gamelle de Mitterrand, genre « personne ne m’aime, mais vous allez voter pour moi, car je suis le seul qui tienne la route ». Oki. Sauf qu’il y a un monde entre un littéraire et un 8° bureau de la Cour des Comptes.
Peu importe pour le rescapé du Sofitel Manhattan. Tout de go, le voilà rêvant de remonter la rue Soufflot (câlez-vous à 4:00) pour briller comme Tonton au Panthéon, sur une mise en scène de Jack Lang et en compagnie de Roland Dumas.
Ainsi, alors que personne ne lui demandait rien, Hollande le 21 février 2014, avait annoncé l'entrée au Panthéon de quatre figures de la Résistance : Pierre Brossolette, Jean Zay, Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle-Anthonioz. Pourquoi pas ? Ces quatre sont des grands… Personne n’avait ressenti une attente massive du pays pour cette glorification, et chacun voit le message réducteur entre les bons et les méchants que veut vendre ce soldeur de consensus, mais bon… En panne politique, le « gouvernement » est dans la course à l’émotion fédérative, alors…
Tout le problème est que, comme les sales gosses, ce « gouvernement » décide avant de réfléchir, ce qui est fâcheux.
Alors que le transfert des dépouilles au Panthéon, qui suppose l’abandon de la sépulture, relève de l’intimité du choix des familles, notre président casqué avait annoncé la chose… avant d’en parler aux familles.
Et vlam ! Les familles ont réagi comme nous l’aurions tous fait : le cirque du quartier latin de Paname, on s’en tape. Elles ont fait savoir que les dépouilles de Germaine Tillion et de Geneviève de Gaulle-Anthonioz resteraient respectivement aux cimetières de Saint-Maur-des Fossés et de Bossey. Les sépultures sont protégées par les droits de la personnalité, et ça se joue en famille. Donc, tu fiches la paix aux cadavres. Oki ?
En toute logique, le « gouvernement » aurait dû renoncer, car que signifie le transfert des dépouilles s’il n’y a pas de transfert des dépouilles ? Mais la fatalité mémorielle du président de souche a fait le reste : le Panthéon accueillera des cercueils neufs et vides… Pour achever cette farce médiatique, il sera disposé dans chaque cercueil « une petite urne contenant de la terre prélevée sur les tombes ».
On résume ?
Le président casqué invente de toutes pièces un scénario de gloire nationale, qui sombre dans le ridicule le plus achevé. L’homme de la Gauche moderne, dont la main gauche tremble, explique qu’il a peur de Le Pen. Le Pen, on verra,... mais pour le moment, ce sont eux qui nous font peur.