Actions sur le document

Ben Webster et Oscar Peterson, Hanovre, 1972

Actualités du droit - Gilles Devers, 10/11/2013

Désolé, chères amies et chers amis, je sais que c’est dimanche, mais il va...

Lire l'article...

Désolé, chères amies et chers amis, je sais que c’est dimanche, mais il va falloir faire du ménage… sur la première rangée de votre discothèque préférée, car voici une perle intersidérale et absolue, la rencontre de Ben Webster et Oscar Peterson en 1972, à Hanovre.

Perso, je ne m’en suis pas remis, et je dois vous dire que le médecin sort à l’instant de la maison, après m’avoir prodigué quelques soins de réanimation. Attention aux âmes sensibles, nous n’avons qu’une vie sur terre, et - au passage - je vous recommande préalablement ligoter belle-maman et de la coller chez le voisin du dessous, elle ne supporterait pas.

Au piano, celui que Duke Ellington appelait « the maharaja of the keyboard ». Il est impressionnant, ce génie qui manifestement ne se nourrissait pas au filet de sole grillé, garni d’un filet de citron. Tout est géant, généreux, chez Oscar Peterson. Sa musique est un appel à la vie, fantastique. Il joue avec les fidèles de son trio, Tony Inzalaco à la batterie et Niels Henning Orsted Pedersen à la contrebasse.

Pour ce concert de Hanovre, les trois amis ont été rejoints par Ben Webster, au sax ténor, et là, on meurt.

Tout commence avec la première image : un peu sur l’arrière, assis sur un coin de chaise, un homme aux yeux mi-clos installe son saxo bien confortablement sur son petit bidon. Ben Webster ? Aux premières notes de Putin, vous aurez compris qu’on est dans un autre monde. Sunday lance véritablement le concert, et tout bascule avec I Got It Bad And That Ain't Good… Oh la la, repassez-vous cent fois Ben Webster posant le thème, c’est fabuleux, et toute l’équipe qui va de prodige en prodige... Ce I Got It Bad And That Ain't Good est une réussite devant l’éternel. Regardez bien à la fin… Oscar Peterson se tourne vers Ben Webster, le visage ébloui, pour lui dire : « franchement, je ne pensais pas qu’on irait aussi loin ».

Et là, il regarde le clavier, pose trois notes, et on se dit que ce n’est pas possible… mais si… Incroyable mais vrai, ils enchaînent avec Perdido… le mythique Perdido de Charlie Parker. L’émotion nous dépasse et la beauté envahit tout, et pour les survivants, nos quatre amis repartent comme si de rien n’était avec les grandes sonorités blues de Come Sunday. Là j’ai plongé, suffoqué, mais ne voulant rien rater de cette aventure dans le plus somptueux des ciels, je me suis cogné une double dose de Laphroaig 16 ans d’âge, et là, j’étais à point pour écouter For All We Know et Cottontail.

Bienvenue dans la légende…

Ah, une dernière chose. Si vous me dites où peut trouver la veste que portait Oscar Peterson pour ce concert, je fonce, à New York, à Tokyo ou à Melbourne…

 http://www.youtube.com/watch?v=q5IaMdhVBFo

3610152504003_600.jpg


Retrouvez l'article original ici...

Vous pouvez aussi voir...