Afghanistan : Les voyous de soldats US veulent l’impunité !
Actualités du droit - Gilles Devers, 14/10/2013
« Ni responsable, ni coupable » : Barak Obama plus fort que Georgina Dufoix… Le pays des valeurs de la démocratie s’assoit sur la première d’entre elles : la responsabilité.
En Afghanistan, les joyeux mirlitons de l’US Army veulent pouvoir commettre des crimes de guerre contre des victimes afghanes, et ne pas en répondre devant les tribunaux afghans. C’est la vieille litanie de la pourriture colonialiste : « Je commets des crimes chez toi, mais vu que tu es un inculte, je serai jugé par mes potes bien instruits, qui comprennent notre difficulté à civiliser les sauvages ».
En 2001, en manipulant un Conseil de Sécurité alors bien affaibli, avait été formée une coalition pour régler le compte d’un saoudien de passage en Afghanistan (Résolution 1373). Comme ce protégé saoudien avait eu le temps de se planquer au Pakistan, la coalition – entre 100 000 et 150 000 soldats envahisseurs – avait décidé d’occire les talibans, qui n’ont pourtant rien à voir avec le 11 septembre. Mais peu importe, le but véritable était d’implanter l’armée US à Kaboul, avec des bases prêtes à tirer sur l’Iran.
Bon.
Treize ans plus tard, la coalition de l’ONU est éreintée et n’en peut plus. Le pouvoir du parachuté Hamid Karzaï ne vaut rien, les exactions des US et de l’OTAN ont braqué la population, la société civile est devenue le meilleur réseau d’extension de la zone d’influence des talibans, et l’économie de la drogue a décuplé.
Aussi, les 87.000 soldats de l’OTAN vont quitter l’Afghanistan d’ici à la fin 2014.
Le plus grand fouteur de merde dans le monde, les Etats-Unis, souhaite rentabiliser son investissement en gardant le contrôle de ce pays, excellente place pour avoir un œil sur la région.
Le problème est que cette armée de sauvages ne sait pas faire la guerre sans commettre des crimes de guerre, et là, ça coince.
John Kerry, le souffre-douleur du génial Prix Nobel de la Paix Obama, est allé draguer Hamid Karzaï en fin de semaine dernière, pour négocier un accord bilatéral de sécurité,… mais ça parait cuit. La cause ? Les voyous de soldats US veulent l'impunité !
Lors d’une conférence de presse, les deux lascars ont reconnu des progrès dans leurs négociations. Les discussions sont assez hallucinantes.
S’agissant des bases US, de leurs effectifs et de leur implantation, Karzaï s’en tape. Le plus possible, tout est parfait pour ce grand guignol !
Les US voulaient pouvoir conduire des opérations militaires depuis leurs bases sans aviser le pouvoir afghan, et ils ont lâché sur ce point. De toute façon, ils auront l’accord quand ils le voudront, et en secret,… ce tant que Karzaï restera en place.
Karzaï voulait que les US soient tenus d’apporter leur soutien en cas d’agression militaire extérieure, ce qui en pratique vise la Russie et l’Iran. Une blague pour les US, et Karzaï a lâché.
Donc tout va bien,… sauf sur la question de l’immunité des soldats. Dans tous les Etats du monde, un étranger qui commet un crime sur le sol national et contre les nationaux dépend des juridictions nationales. Mais la bande de malfrats qui squatte la présidence US refuse cette règle. La ligne rouge, c’est pour les autres.
Le même problème s’était présenté en Irak. Les esprits asservis avaient salué la noble décision d’Obama de retirer les soldats US,… alors que l’ordre avait été donné de déguerpir car le nouveau pouvoir avait refusé cette immunité.
Hamid Karzaï est dans la tenaille. Il ne veut pas se fâcher avec ses financeurs, mais l’élection présidentielle est prévue pour ce mois d’avril, et il ne peut pas lâcher sur ce point, après tous les crimes commis par les crapules de soldats US agissant en bande organisée, comme quand ils assassinent des patriotes et urinent sur les cadavres.
Aussi, Karzaï a préféré soumettre la question à la grande assemblée de chefs de tribus, la Loya Jirga qui, si elle est composée honorablement, va refuser cette impunité.
Donc, les 52 000 soldats US vont dégager car ils refusent d’être responsables. L’Afghanistan va redevenir l’Afghanistan. La seule chose qui reste à faire, vraiment, c’est de mettre Obama en accusation devant un tribunal digne de ce nom.