La Suède rompt sa coopération militaire avec l’Arabie Saoudite
Actualités du droit - Gilles Devers, 10/03/2015
6,4 milliards de dollars : en 2014, l’Arabie Saoudite a augmenté ses importations d'armement de 54%, et est devenu le premier acheteur d'armes dans le monde.
A part ça, tout va bien. Pour les décapitations au sabre, en public, l’Arabie Saoudite fait le match avec Daech. Lundi, Juvini Estelí, un Philippin, a eu la tête tranchée pour avoir poignardé à mort un Saoudien. C’est la quarantième exécution depuis le début de l’année. Le ministre de l’Intérieur, qui commente les exécutions, a expliqué que ce Philippin avait tué son employeur. Le blogueur Raïf Badawi, condamné en novembre à 10 ans de prison et à 1000 coups de fouet – flagellation en public, bien sûr – poursuit son calvaire, et cette fois-ci c’est le ministre des affaires étrangères qui a dénoncé les critiques internationales. Et je ne reviens pas aujourd’hui sur le financement du terrorisme par l’Arabie saoudite. On a déjà bien parlé, et tôt ou tard, on en saura plus.
Pour la France, renouer avec la croissance vaut bien quelques sacrifices à la noble doctrine des droits de l’homme, et en 2014, l’Arabie Saoudite est devenue le premier client de la France, avec 3 milliards de dollars. Pas mal !
Pour la Suède, le marché était bien moindre, 338 millions de couronnes, soit 50 millions de dollars, en exécution d’un accord de coopération militaire signé avec l'Arabie saoudite en 2005. Hier, Stefan Löfven, le premier ministre (social-démocrate) a annoncé la rupture de cet accord en raison de la question des droits de l'homme.
La coalition au pouvoir (sociaux-démocrates et Verts) débattait du sujet depuis octobre, mais cette fois-ci, c’est fait. Bravo, tout simplement.
La photo d'une décapitation en publique