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Loan : L’horreur du crime

Actualités du droit - Gilles Devers, 1/09/2014

Le nauséeux discours instrumentalisant la délinquance pour de petits profits...

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Le nauséeux discours instrumentalisant la délinquance pour de petits profits politiques en arrive presque à faire oublier que l’enjeu de la loi pénale est d’abord de répondre aux crimes les plus graves.  Respect pour la justice qui, elle, fait ce travail au quotidien.

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Ce mois d’août 2014, le petit Loan a quatre mois, et ses deux parents sont âgés de 31 et 24 ans, le père et la mère, une famille suivie par les services sociaux, vivent à Lavaveix-les-Mines, à 25 km de Guéret.

Qu’a pu faire Loan, ce 20 ou 21 août ? Ce que peut faire un enfant de autre mois : dormir, déguster les bons bibs, babiller, sourire, pleurer… Loan était un enfant très fragile : il relevait d’une opération cardiaque, effectuée courant juillet. Alors qu’est-ce qui n’avait pas plu au père, déclenchant une incontrôlable colère ?

Le vice-procureur près le tribunal de Grande instance de Limoges, Bruno Robinet, explique la suite : «Loan est mort des suites de violences qui lui ont été infligées. Il est acquis que des coups multiples ont été portés, et d’une violence suffisante pour entraîner la mort du bébé». Le juge d’instruction du pôle criminel de Limoges n’a pas retenu, en l’état, l’intention homicide, d’où la mise en examen pour «violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner ».

Et la mère ? Selon M. Robinet, « la part de responsabilité de la mère doit être précisée dans la mesure où rien n’indique en l’état qu’elle ait elle-même commis des violences. Ce qui est sûr c’est qu’elle n’a pas été en mesure de protéger l’enfant des coups». La mère a été mise en examen pour «non-assistance à personne en danger »

Autres préventions retenues : « recel de cadavre, dénonciation de crime et délit imaginaire». Cela correspond au scénario macabre inventé par les parents. Après la mort de l’enfant, les parents sont allés enterrer le cadavre de l’enfin en bordure d’un lac isolé, à Saint-Sulpice-les-Champs. Puis, ils ont joué la comédie une semaine, promenant un poupon en plastique dans leur landau et entretenant à la maison le décor de la vie de l’enfant, avant d’appeler au secours, le 27, pour un enlèvement d’enfant. Le scénario n’a pas tenu plus de quelques heures.

Voilà ce qu’est un crime, un vrai.  Des faits et des comportements d’une gravité telle qu’ils nous laissent sans mot. Notre cerveau de bloque, et tout nous encourage a vite passer à autre chose, tant la scène du crime – la vraie scène du vrai crime – heurte notre esprit.


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