Ce n'est pas moi, c'est Guéant !
Justice au singulier - philippe.bilger, 10/07/2013
Une pochade entre deux billets moins légers.
L'arbitrage Tapie, c'est Guéant.
Les réunions à l'Elysée avec Bernard Tapie et Stéphane Richard, c'est Guéant.
Pour Christine Lagarde, le maître d'oeuvre, c'est Guéant.
Pour Patrick Ouart et François Pérol, l'arbitrage c'était bien mais le reste, le scandale, c'est Guéant (Le Monde).
Quand Claude Guéant a beaucoup parlé avant de se taire et qu'on a appris des petites choses sur lui, tous ceux qu'il avait fait trembler, Rachida Dati la première, avec le courage que donne la chute tant espérée : "C'est Guéant".
Les primes détournées au détriment des missions policières, c'est Guéant, ce n'est que Guéant.
Si Guéant n'existait pas pour la Sarkozye, il faudrait l'inventer. Il est trop utile.
J'attends que François Hollande déclare : "La France va mal, c'est Guéant".
Et le comble est d'entendre Guéant dire, quand on est à peu près sûr que c'est lui : "ce n'est pas moi".
Et les imbéciles qui croient protéger l'ancien président en accablant Guéant, comme s'il était possible, concevable, pragmatique d'imputer à ce dernier un comportement essentiel, décisif qui n'aurait pas été validé par le chef.
Et Claude Guéant qui continue, comme un bon petit soldat masochiste, à se joindre à la délirante et choquante allégresse à l'UMP ! Il était là, il était présent le 8 juillet. Après tout, il n'a que ce qu'il mérite avec cette inconditionnalité qui n'apprend jamais rien des événements, de la réalité.
Je ne désespère pas, je m'en pourlèche l'esprit par avance. On aura atteint le comble de l'indécence et du ridicule quand Nicolas Sarkozy viendra nous déclarer - pourquoi pas à la télévision ? - : "ce n'est pas moi, c'est Guéant".
Décidément Claude Guéant aura eu tous les pouvoirs, même celui d'être responsable et coupable du mal des autres.