Charlie Hebdo à la remorque des frappadingues US
Actualités du droit - Gilles Devers, 19/09/2012
Charlie pour la liberté d’expression ? Wouahou,… alors, c’est que nous n’avons plus beaucoup de soucis ! Juste les rois de la gonflette…
Depuis des années, Charlie Hebdo publie des caricatures religieuses, tapant chaque fois qu’il est possible sur l’Islam,… et personne n’en a absolument rien à fiche. Le journal n’intéresse que ses lecteurs et n’a aucune répercussion sociale, pour la bonne raison qu’il est justement incapable de faire autre chose que d’entretenir les attentes de son public. Ce sont de petits minous qui attendent leur ration, et la mamy Charlie y pouvoit chaque semaine.
Alors, le journal tente des coups foireux, avec ses bobos en chef qui se fantasment en héros de la liberté d’expression. Ils font les malins à Paris, et chouignent aussitôt pour avoir une protection de la police. J’aimerais bien voir ce que donneraient les mêmes dans les pays qui répriment réellement la liberté d'expression, comme ces jours-ci à Bahreïn.
Charlie avait déjà publié maintes caricatures du Prophète Mahomet, dans l’indifférence générale, et avait vu la belle opportunité avec les caricatures du Jyllands-Posten. Ces dessins étaient déjà disponibles de partout sur le net, et depuis plusieurs semaines. Il n’y avait donc pas le moindre apport d’idées, mais juste la volonté de se faire de la pub par la provoc.
La réponse avait été, très classique, une procédure devant la XVII° chambre du tribunal de grande instance de Paris, qui avait échoué de peu, le tribunal retenant que l’un des dessins était inutilement choquant, mais n’était pas une provocation au sens de la loi.
Avec ce délit n’est pas punie la provocation directe, à savoir celle des musulmans heurtés par ces dessins, mais celle des relous qui peuvent être encouragés à la haine. La provocation, c'est la levée des inhibitions. Ce qui est sanctionné, c'est le fait de susciter le sentiment de haine chez les racistes de tout poil.
Pour la CEDH, dans le contexte des croyances religieuses, peuvent être sanctionnées les expressions qui sont gratuitement offensantes pour autrui et profanatrices. Il en résulte qu'en principe on peut juger nécessaire de sanctionner des attaques injurieuses contre des objets de vénération religieuse (Otto-Preminger-Institut, 20 septembre 1994, § 49, et Murphy c. Irlande,10 juillet 2003, § 67). La sanction n’est pas l’interdiction dont rêverait Charlie, mais une peine d’amende de quelques milliers d’euros, soit bien moins que ce qu’a rapporté la pub faire autour de la publication.
Alors, ribelote et cette fois-ci les héros de Charlie surfent sur la vague créée par les frappadingues les plus allumés des US. C’est bien, le niveau progresse.
Après le regroupement tranquille de deux cents personnes samedi dernier, instrumentalisé comme un attentat contre la République par le gouvernement, et vu les tensions avivées, les planqués de Charlie rêve d’un pet, dont ils pourraient ainsi s’attribuer d’être les victimes… La ficèle comme un câble…
Laissons-donc ces gros minous avec leur ron-ron.
Le rédacteur en chef de Charlie cherche l'inspiration