Revue de presse sur l’enfance sans objectivité (449)
Droits des enfants - Jean-Pierre Rosenczveig, 5/02/2012
Une revue de presse sur l'enfance permet de relever des thèmes qui mériteraient d'alimenter la campagne électorale en cours. Qu'on en juge avec ces quelques exemples !
Janvier 2012
10/01/2012
La petite enfance : gloire et problème
Dans cette période morose où certains voudraient nous dégrader, un sujet de réjouissance : la femme française est de plus en plus féconde ! La France tient au moins une médaille d’or en Europe. Avec 828 000 enfants nés en 2010 nous atteignons 2,01 enfants par femme alors que le nombre de femmes en situation d’enfanter diminue. On retrouve ainsi le niveau des années 1980. on enfonce même l'(Allemagne ce qui de nos joursz n'est pas donné souvent. ;On se rapproche petit à petit de l’idéal affirmé par nos compatriotes : trois enfants, niveau atteint entre 1945 et 1974.
Reste à assumer cette fécondité galopante en veillant à un environnement favorable à l’accueil de ces enfants et en développant des démarches de nature à permettre aux parents de concilier leurs aspirations sociales, professionnelles et familiales.
Or malgré des efforts indéniables la France demeure confrontée à une pénurie des places d’accueil de la petite enfance. En 2009, le gouvernement lançait un plan de développement de l'offre d'accueil de la petite enfance pour créer 200 000 places à l'horizon 2012, à l'heure où l'on estimait manquer de 300 000 à 500 000 places d'accueil. Pour la CNAF, l'objectif sera tenu, mais comme le relève le Conseil d'analyse stratégique d’importantes disparités territoriales persistent sinon s’aggravent. Problème récurrent depuis trois décennies. En tous cas l’UNIOPSS dénonce le Centre d'analyse stratégique qui encourage "la marchandisation" du secteur de la petite enfance et "opère ainsi un revirement au regard de ses travaux d'approfondissement pour un service public de la petite enfance". Même causes , mêmes effets, le programme initial du candidat Hollande rappelait celui de François Mitterrand de 1981 : créer de 150 000 places d’accueil. La conjoncture économique l’a amené récemment à y renoncer. Plus que jamais, il faudra donc veiller à mieux utiliser le parc existant et à mobiliser les anciens : ca tombe bien, nos vieux sont de plus en plus nombreux et plus ingambes que jamais. Sauf à prendre vraiment le taureau par les cornes et d’un besoin coûteux faire un point de développement
Ref. : note du Centre d'analyse stratégique (CAS) sur l'avenir de l'accueil des jeunes enfants, publiée le 10 janvier 2011
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14/1/2012
Les mineurs étrangers isolés
Par-delà l’actualité récente – le rapport de force engagé par le président du conseil général de la Seine Saint-Denis avec l’Etat pour l’amener à assumer ses responsabilités dans la réponse apportée aux enfants étrangers non accompagnés arrivant ou présents en France – Libération consacre quatre pages à ces jeunes et au sort que leur réserve la patrie auto-proclamée des droits de l’homme.
Foin de la gloriole, on n’a pas à rougir du traitement «administré » à ces 6000 jeunes, parfois très jeunes, qui chaque année arrivent désormais sur notre territoire. Certains veulent y rester; d’autres n’y font qu’escale pour poursuivre leur route vers une Europe du Nord plus accueillante pensent-ils. Une minorité fuie les persécutions politiques ou communautaires, la plupart voient dans l’Europe la chance d’être scolarisés et travailler pour nourrir leur famille. Même à la rue ils ne posent aucun problème d’ordre public ; ils sont affamés d’étudier et de répondre aux attentes de leur famille.
Pourtant la France les vit comme un problème qu’elle refuse toujours, malgré les rapports qui succèdent aux études et préconisations, d’aborder froidement et lucidement depuis maintenant 20 ans quelque soit le gouvernement sachant qu’une seule démarche s’impose sur ce sujet très sensible : être le moins possible en contradiction avec nos valeurs. Pire, elle pratique à tous niveaux le jeu de la patate chaude. Le summum ayant été atteint avec « l’accord » passé en octobre-novembre entre l’Etat et le conseil général de la Seine Saint –Denis. On attend les conclusions promises pour février du travail interministériel animé par le garde des Sceaux sous l’œil attentif de Matignon et plus encore de celui l’Elysée.
In Libération du 14-15 janvier 2012
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17/1/2012
Pour un point d’accès au droit en zone d’attente
« Pour démontrer la nécessité et l'urgence de mettre en place une assistance juridique pour tous les étrangers, dès leur arrivée en zone d'attente", l'Association nationale d'assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé) a mis en place du 26 septembre au 2 octobre 2011, à titre expérimental, une permanence "d'avocats bénévoles à disposition des étrangers maintenus dans la principale zone de France, celle de l'aéroport de Roissy". Sollicitant un minimum de neutralité sinon de soutien sinon de l’administration l’ANAFE n’a pas été déçue du voyage : rien ne lui a été facilité bien au contraire cette initiative étant jugée contraire à l’habilitation donnée ! Pour l’administration, ignorer ses droits est bien la meilleure manière de ne pas y accéder.
Le peu de temps où elle a pu se dérouler cette initiative a mis en évidence le besoin d’information et de défense des personnes retenues mineures comme majeures.
Une décision du TGI a déclaré légale cette démarche. Il ne reste plus qu’à l’ANAFE à inciter le conseil départemental d’accès au droit de la Seine Saint-Denis à concrétiser le projet de Point d’accès au droit en zone d’attente de Roissy projeté il y a dix ans.
Ref. In ASH 17 janvier 2012
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25/1/2012
Defense des enfants en ligne
A travers le monde 140 lignes d'assistance téléphonique aux enfants aux enfants en danger ont enregistré près de 14 millions d'appels en 2010 dixit le cinquième rapport de Child helpline international (CHI) sur la violence contre les enfants. En France le 119 mis en place par la loi de 1989 pour prolonger les circulaires de 1983 reçoit quelques 800 000 appels l’an. « Deux tiers des cas de maltraitance signalés en 2010 concernaient des filles, une part encore plus élevée s'agissant des abus sexuels et émotifs. Pour les garçons, les formes de maltraitance les plus fréquentes sont les abus physiques et l'intimidation. ».
La violence déclarée est d’abord familiale mais pas seulement familiale : les principaux lieux d'agression sont le foyer de l'enfant (35 %), l'école (24 %), le voisinage (14 %) et les institutions d'accueil pour les enfants (9 %). Un constat partagé "pour toutes les régions du monde et pour toutes les classes sociales". En France on estime que 25 % des violences sont institutionnelles. On aimerait connaitre les déclinaisons des instructions Aubry donnée en 1998 à l’IGAS pour visiter systématiquement les structures spécialisées accueillant des enfants. En tout cas ces lignes téléphoniques ne sont pas des gadgets mais un moyen pour nombre d’enfants de jeter une bouteille à la mer et appeler de l’aide pour leur copain et, en fait, souvent pour eux.
In ASH du 25 janvier 2912
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27/1/2012
En hausse : la prostitution des jeunes
Selon la Fondation Scelles analysant la prostitution "en pleine augmentation" à l’échelle planétaire "Environ 50 % des personnes concernées ont commencé la prostitution en étant mineures. L'âge moyen d'entrée dans la prostitution est de 13 à 14 ans au niveau mondial"
Il n'existe ainsi pas de mafia structurée à l'échelle mondiale, mais plutôt des petits groupes organisés s'achetant et se revendant des proies, qui passent d'abord par des "circuits de dressage" : "On les viole, on les drogue (...) et ensuite on les fait tourner" d'un pays à l'autre, le client se lassant vite, soupire M. Charpenel, ancien magistrat, président de la Fondation avant de préconiser la pénalisation des clients.
On aimerait déjà avoir un bilan policier et judicaire de l’incrimination en 1995 du tourisme sexuel. "La peine peut aller jusqu'à sept ans d'emprisonnement et 100 000 euros d'amende s'il s'agit d'un mineur. Peine doublées en cas de récidive. Sauf à être démenti, au mieux, on compte sur les doigts de deux mains les procédures ayant abouti en France à des condamnations de touristes sexuels français ou étrangers pris par la patrouille à leur retour en France sachant qu’en matière de tourisme sexuel avec des mineurs, les modalités de prescription sont plus sévères, mais surtout que par exception aux grands principes juridiques français des faits commis à l’étranger sont punissables en France. L’adoption de principe a été une bataille gagnée d e haute lutte au début des années 90. Encore faudrait-il aujourd’hui y mettre les moyens policiers et animer une coopération internationale. Malgré les affichages on est loin du compte pour combattre ce qu’un temps le bâtonnier Pettiti qualifiait à juste titre de crime contre l’humanité.
In LEMONDE.FR avec AFP