Reste-t-il 50,1% de Françaises et de Français qui veulent encore 5 ans de Sarkozy ?
Actualités du droit - Gilles Devers, 14/04/2012
La plus nulle de toutes les campagnes présidentielles prend fin et se résume à cette question : virer Sarko ou non ?
Des idées ? Aucune. Des débats ? Aucun. Alors, soyons réalistes : le vote est un référendum pour ou contre Sarko, rien d’autre. Nous pouvions souhaiter mieux, mais il faut faire avec le réel, comme le disait mon vieux pote Sartre.
Le menu étant fixé, je réponds du plus profond « du cœur, de l’âme et de l’esprit » car nous sommes tous plongés dans cette saison en enfer définitivement écrite par Arthur Rimbaud : il faut dégager Sarko et les gus de l’UMP.
Que voter ? Hollande, Mélenchon, Bayrou, Poutou, Joly, blanc, abstention ? Chacun votera selon sa conscience mais la seule chose qui compte c’est que celui qui a saigné la France sorte du circuit.
Hollande sera peut-être élu. Hollande est une grosse nouille SFIO, entourée d’une cohorte de planqués-refoulés : de bons couillons de Droite, incapables d’assumer leurs convictions et qui se sont ripolinés en rose humaniste. Le PS, c’est la Droite amoindrie. Nous nous occuperons de son cas le moment venu, en toute tranquillité d’esprit.
En politique étrangère ? Fabius remplacera Juppé : nous serons perdants. La France restera dans le commandement militaire de l’OTAN, et Fabius fera les risettes, et les annexes, aux dirigeants US.
L’économie, dans le contexte du surendettement du pays et de la crise financière mondiale, est la mère des batailles. Sapin sera meilleur que ce farfadet de Baroin. Hollande, à l’instant même de sa victoire, abandonnera ses promesses à deux balles, après un communiqué du genre « Nous trouvons une situation pire que ce que nous avions imaginé ». Sur le fond, ce sera donc pareil : alignement sur ce décidera Merkel, notre vraie présidente jusqu’à 2017.
Sur le social, Hollande fera voter dès la première session le mariage homo et le mini-droit de vote des étrangers, histoire d’assurer les élections locales à venir. Pour le reste, il instituera une série de commissions machin chose, avec négociations participatives, belles intentions, enfumage pour pas cher et dignité sur le robinet à tous les étages.
Mais il y a une chose que Sarko a faite et qu’Hollande ne fera jamais, et qui restera une tache indélébile sur notre histoire : les punitions collectives infligées aux Roms.
Ca, c’est la honte absolue.
En juillet 2010, quatre abrutis avaient saccagés cinq commerces dans une ville. Ce n'était pas encore la mode de salafistes. Les bannis étaient alors les gens du voyage. En répression, Sarko – avec l’unanimisme de l’UMP – avait lancé un plan général de démantèlement des camps Roms. De braves gens, que toute l’hypocrisie de l’Europe a rejetés dans la misère, se sont vus détruire l’intimité de la vie qu’ils étaient parvenus à recréer. Sur ordre de Sarko, des bulldozers bleu marine sont venus détruire les maisons de fortune dans lesquelles ces Roms, à qui rien n’a jamais été reproché, avaient réussi à reconstruire une vie familiale.
Sarko, tu as donné les ordres. Alors, à ton tour, dégage de cette maison !
Je pense à ces enfants qui ont été réveillés au petit matin, et qui ont vu un bloc de flics protéger les pelleteuses qui détruisaient leurs maisons encore chargées des rêves de la nuit.
Pour ces ordres donnés, Sarko ne pourra hélas être poursuivi en justice. Il reste donc le jugement politique, celui du peuple, et un instant, je deviens procureur : « Abusant de son pouvoir, sans aucun fondement légal, le prévenu Sarko a violé les principes les plus sacrés de notre société : le respect de la loi, l’impératif de la solidarité, sans lequel toute idée démocratique illusoire, et l’intimité de la vie privée. Il s’est vanté de ces violations du droit pour de misérables avantages électoraux. La sanction doit être proportionnée à la faute, et je vous demande de le condamner à l’exil sur l’Ile de la Jatte, enfermé dans un appartement de luxe, où il pourra méditer sur la vanité du pouvoir ».
Eh oui mon Sarko, désolé, mais on doit te virer.
J'espère vraiment qu'on va te virer, qu'on va te faire rentrer dans le trou dont tu n’aurais jamais du sortir, et toute l’UMP avec toi. Tu auras le temps de réfléchir à ce que sont la richesse et la pauvreté. Et un dernier conseil, amical : construis-toi un cerveau, ça peut servir.
Jamais un "Président" n'aura autant abimé la France