Ces crétins de Jouyet et Fillon collent les affiches de Le Pen
Actualités du droit - Gilles Devers, 10/11/2014
L’UMPS, ie l’absence de perspective politique, est le principal moteur du FN: tous les mêmes et rien ne bouge,… alors on vote FN pour les faire dégager (sans imaginer un instant que le FN soit en mesure de diriger le pays).
Alors, les amours tumultueux de Jouyet et Fillon ?
Jouyet, grand pote de Hollande, est une figurine de l’UMPS : ministre sous Sarkozy, et secrétaire général de l’Elysée, donc n° 2, sous Hollande. Le changement, c’est maintenant…
Fillon ? Le matin, il est sur les radios pour nous dire que le gouvernement Hollande, c’est la calamité des calamités. Mais à midi, il casse la croûte au Pavillon Ledoyen avec Jouyet. C’était le 24 juin. La cantine de l’Elysée n’est pas assez relevée, alors la République offre Ledoyen à ces deux héros du courage politique. Un rendez-vous sur l’agenda, avec nécessairement rapport à Hollande dans l’après-midi.
Toute la journée d’hier, Jouyet et Fillon nous ont livré un fabuleux concours de mensonges…
Il n’a pas parlé de Sarko, non je n’en ai pas parlé, en fait si il en a parlé, non ma parole je t’assure que je n’en ai pas parlé… Ils nous dégoûtent… Grave.
Fillon, qui voulait être président de la République, prend sa carte au club de Bayrou. Il a été catastrophique et devrait s’inscrire à la Cahuzac School, car il n’a tenu qu’une journée.
Jouyet, égérie de la Gochmole, qui exerce une des plus hautes fonctions de l’Etat, a compris hier dans l’après-midi qu’il était cramoisi quand les journalistes du Monde lui ont rappelé qu’il avait été enregistré, avec son accord. Alors, il s’est planté devant l’Elysée – usurpateur ! (plus de trois jours) – pour démentir ce qu’il avait dit le matin. Nul. Prévoir aussi un stage à la Cahuzac School.
Les pressions sur le Parquet par Hollande ou Taubira ?
Ça ne se passe plus comme cela. C’est ouaté, indirect et suave, car Hollande sait qu’il a trop à perdre avec des interventions directes. Mais les faits conduisent à faire quelques remarques.
1/ Fillon-le-menteur a rêvé de « taper », ce qui montre que ça se faisait du temps de Sarko-Fillon, … avec des résultats plus ou moins heureux, comme nous l’expliquerait notre ami Courroye.
2/ Jouyet-le-menteur se fout du monde. C’est lui qui a pris contact avec Fillon, non par culte de l’amitié, mais pour obtenir des tuyaux du scandale Bygmalion qui avait explosé quelques jours plutôt, obligeant Copé à démissionner pour laisser le pouvoir au « triumvirat » Raffarin, Juppé et Fillon. On voit bien le petit Jouyet excité comme une puce : « Je vais avoir des infos de première bourre » (Ce qui justifie l’addition de Ledoyen, repas servi dans un salon privé).
3/ En fait, une seule question intéressait Jouyet et Hollande : l’affaire Bygmalion va-t-elle permettre de niquer Sarko ? Qui peut imaginer que Jouyet et Fillon se fixent en urgence un rencard chez Ledoyen pour parler de la faim dans le monde, du réchauffement de la planète, et ou de la dette publique de la France ?... Non, il n’y a qu’un sujet à l’ordre du jour : nous avons tous deux intérêt à zigouiller Sarko, alors comment le gouvernement peut-il exploiter les infos que tu as, comme patron de l'opposition ? L’UMPS dans toute sa splendeur.
Please zigouille Sarko
Pendant le gueuleton chez Ledoyen, Fillon a du balancer un max, en qualité de membre (flasque) du triumvirat. Mais en contrepartie, il a fait une petite réclamation : « Please zigouille Sarko, car il a fait payer par l’UMP l'avance forfaitaire de 150 000 euros qui lui avait été versée pour mener sa campagne et les 363 615 euros correspondant au dépassement du plafond légal des dépenses, sommes arrêtées par le Conseil constitutionnel en juillet 2013 ».
Retour sur images. Juillet 2013, c’était l’époque du Sarkothon, pour 10,5 millions d’euros, restant à charge du fait du rejet des comptes de la campagne, et ces paiements de 150 000 et 363 615 euros s’étaient ajoutés à la dette de l’UMP.
Même le blog l’avait vu en juillet 2013…
Paiement en juillet 2013, repas le 24 juin 2014, rapport des commissaires aux comptes de l’UMP certifiant les comptes du parti le 30 juin, signalement par les mêmes le 1 juillet au Parquet de Paris et enquête préliminaire ouverte par ce Parquet le 2 juillet… (puis une information judiciaire, le 6 octobre 2014 pour « abus de confiance », « complicité » et « recel ») : tout est limpide,… ou presque.
Pourquoi un an d’attente ? Parce qu’il était impossible de savoir avant, a répondu hier soir le parquet de Paris. Hum, hum…
Restons prudents car un avocat de Sarko avait analysé que le procédé était régulier, et Bercy avait conclu dans le même sens. On verra, mais arrêtons les salades, please… Le rapport des commissaires aux comptes du 1° juillet n’a rien révélé. La distinction entre les deux sommes était clairement posée par l’analyse des textes et par la décision du Conseil constitutionnel (considérant 24), et même le blog s’en était aperçu le 18 juillet 2013.
Alors, un deal, genre : « Nous on ne touche pas à ça. Mais si les commissaires aux comptes fait soudain le 1° juillet 2014 un rapport sur des paiements datant de plus d’un an, peut-être que ça fera l’affaire ».
Ces manips vont faire des massacres dans l’opinion. Et que faire ? Dans trois jours, Hollande va sacrifier Jouyet (qui aura trois mois plus tard un joli lot de consolation) et puis après ? Le mal est fait, et les séquelles sont graves.
Tout ceci est désolant
Que faut-il faire pour que nous ayons des politiques au niveau ? Compliqué, alors que les leaders cherchent d’abord à conforter leur rente de situation, en soignant des réseaux à leur service.
Mais que faire pour que la justice ne soit plus salie par ce genre d’affaire ? Là, c’est plus simple : l’indépendance du Parquet.
Dis, François, pourquoi tu tousses ?