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Et pendant ce temps...

Justice au Singulier - philippe.bilger, 16/07/2017

Cela devient très dangereux pour une démocratie de ne plus parler de ce qu'elle ne sait plus empêcher ou interdire.

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Le Premier ministre "assume de ne pas avoir lu Proust". Il a bien tort. Il apprendrait beaucoup, et d'une manière décisive, sur la vie, le pouvoir, la littérature et la comédie humaine. On ne doit jamais se vanter de se passer d'un génie, surtout quand Edouard Philippe, à juste titre, souligne la nécessité de lire pour la classe politique (JDD).

On continue de gloser sur le suicide du juge Lambert. Aussi pleines d'empathie que soient les analyses sur sa personnalité et son parcours, peut-être serait-il décent de s'arrêter dans la recherche impossible et, pour tout dire, inutile des causes ? Il y a eu sa décision, sa mort et dorénavant l'obligation du respect silencieux.

Le président de la République reçoit le Premier ministre israélien pour le 75ème anniversaire de la rafle du Vel'd'Hiv. Emmanuel Macron sur tous les fronts des commémorations tragiques et historiques.

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Et pendant ce temps...

Durant les célébrations du 14-Juillet, de multiples incidents plus ou moins graves dans la banlieue parisienne et aussi dans la banlieue lyonnaise. 897 voitures brûlées et 368 personnes placées en garde à vue. 13 policiers et gendarmes blessés. Caillassages, attaques de commissariats, heurts, triste litanie qui ne cesse jamais. Une excitation qui a besoin de se traduire par de la violence et des incivilités : c'est un euphémisme !

Et pendant ce temps...

Un motard d'une compagnie de sécurisation et d'intervention appelé en renfort, avec cinq autres collègues, à minuit à Sevran, à la suite de "feux de poubelles, de jets de pierre, des coups de barre de fer...C'était très violent...". "Manifestement un guet-apens" selon le cabinet du maire.

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Ce motard se retrouve seul, encerclé par plusieurs dizaines de personnes qui le font tomber pour le frapper à "coups de barre de fer et parpaings". Pour se dégager le policier se saisit de son arme et fait feu.

Un jeune du quartier est touché au bas-ventre. Ses jours ne sont pas en danger. Le motard a été hospitalisé avec de nombreuses plaies au visage et l'état de son casque démontrerait une volonté homicide de la part de ses agresseurs.

Deux enquêtes ordonnées. L'une pour identifier et interpeller les auteurs des violences contre ce policier et l'autre pour vérifier les conditions d'usage de son arme par celui-ci (Le Parisien).

Et pendant ce temps...

Derrière la pompe, les beaux échanges théoriques et littéraires, les tragédies individuelles, la surface noble ou futile de la réalité, l'ordinaire d'une quotidienneté tellement usuelle qu'elle n'émeut plus vraiment personne, une normalité inversée. Le désordre constant dans certains lieux est devenu si banal qu'il est rentré dans l'ordre des choses et qu'au fond il est relégué médiatiquement et politiquement.

Cela devient très dangereux pour une démocratie de ne plus parler de ce qu'elle ne sait plus empêcher ou interdire.

Mais pendant ce temps...


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