Téléphone vs Téléphone
Le petit Musée des Marques - Frédéric Glaize, 23/10/2012
Dans un article du Monde à propos des échecs des tentatives de reformation du groupe Téléphone, on apprend que la guéguerre entre certains membres du groupe se traduit par des dépôts de marques :
Un jour de printemps 1999, Jean-Louis Aubert a pris une drôle de décision. C’était le mercredi 26 mai, précisément. [il] dépose ce jour-là dans la plus grande discrétion la marque « Téléphone » auprès de l’Institut national de la propriété industrielle (INPI).
La marque en question a été renouvelée à son échéance. Selon l’article, la réaction de la bassiste du groupe, Corine Marienneau, s’est alors traduite par le dépôt en son nom, du nom Téléphone dans les mêmes classes, sous les conseils de son avocat. Celui-ci justifie :
« (…) Téléphone, c’est une société de personnes, avec 25 % chacun. En déposant le nom à l’INPI à titre individuel, Aubert a cassé la logique de groupe. Il n’y a aucune raison qu’un associé se barre avec la marque ! Du coup, j’ai préconisé que Corine dépose à son tour le nom Téléphone. »
Quel est l’intérêt de ce dépôt postérieur ? On pourrait s’étonner de la démarche, qui n’a aucun effet direct sur les droits de J-L Aubert. Peut être, est-ce une tentative pour le faire sortir du bois, mais même dans ce cas, voila un bien étrange appât.
Malheureusement, cette affaire n’est pas un cas totalement isolé. Nombreux sont les groupes qui ne s’étaient jamais souciés de la protection de leur nom ou de sa titularité, puis dont les (ex-)membres en font les frais lorsque succès et égos ne font plus bon ménage.
Quelques exemples de litiges où le maintien du nom du groupe malgré l’évolution de son line-up pose problème : YES, Queensryche, Sublime, The Doors, J Geils Band, Kyuss, Styx, Live, Needfire, Black Sabbath, Beach Boys, Dream Theater, Great White, Deep Purple, the Platters ou (plus près de nous) les Gipsy Kings…