Marine Le Pen Présidente ? On la combattra par le droit !
Actualités du droit - Gilles Devers, 18/09/2014
Marine Le Pen emportant la présidentielle en 2017 n’est plus une hypothèse illusoire. Chacun constate le jeu de massacre auquel se livrent la Droite et la Gauche institutionnelle, offrant à Le Pen une inespérée piste d’atterrissage.
Oui, Le Pen peut gagner
Il reste, avec une probabilité non-négligeable – la société française a tout pour réagir – le schéma heureux avec Juppé contre Aubry, et Le Pen dans l’ambulance, mais Hollande comme Sarko, qui font les médias, misent tout sur un second tour contre Le Pen. Or, ils sont incapables d’en maîtriser le sort… parce qu’ils ont écœurés tant de leurs partisans et qu’ils ont métabolisé tous les thèmes du lepénisme,… tous. Encore hier, les députés socs votaient un contrôle d’Internet que Guéant n’aurait pas su faire passer. Alors… In memoriam Jaurès.
Dans le jeu politique, la question centrale est celle des populations étrangères ou d’origine étrangère. Donc toutes nos amies et tous nos amis. Sarko avait institutionnalisé la pensée FN au gouvernement en créant un ministère de l’Identité Nationale. Mais le succès a été ce que l’on sait, et Sarko a du zigouiller ce ministère frelaté, confiant la question des étrangers au ministère de l’Intérieur. Ah, ça, ça compte, petit bandit... En réaction, nous avions eu tous les cris d’horreur de la belle Gauche, orchestré par l’abbé Ligue des Droits de l’Homme : de tout temps – même sous Pasqua – la compétence relevait du ministère des affaires sociales, et avec Sarko-le-vilain, le sort des étrangers n’était plus une question sociale, mais une question de police. Qu’a fait Hollande une fois élu, formant son premier gouvernement ? Il a laissé la compétence au ministre de l’Intérieur. Un certain El Blancos. Une décision qui disait tout, et tout a été confirmé. Je ne développe pas, car chacun constate : Hollande et Sarko ont validé tous les thèmes Le Pen. Tous. J’y reviendrais si vous n’êtes pas convaincus.
La fin du « vote obligatoire »
Alors, l’un ou l’autre, comme vote obligatoire « pour faire barrage à Le Pen » ? Je dis non. Le vote obligatoire, c’est la rente de ces enfoirés. Je le dis clairement : demain, avec un second tour Hollande-Le Pen, je m’abstiens. Je m’abstiens,… mais je ne démissionne pas. Ne pas confondre.
Je refuse que l’on limite, avec une injonction moralisante, mon rôle de citoyen à celui de voter, quitte à voter pour celui qui détruit mes idéaux. Le drame de l’abstention… Tu parles… Tu as vu le menu ? Tu as vu le processus de désignation des candidats, par des partis lessivés et pouraves, tenus hors d’eau par les subventions publiques ?
Ras-le-bol de cette culpabilisation qui nous conduit à l’impasse : « Vote pour moi, même si je ne le mérite pas, car je suis moins pire que l’autre ».
Le droit est l’œuvre de tous
Chères amies, chers amis, dans un Etat de droit, le droit est l’œuvre de toutes et tous. Vous êtes toutes et tous gardiennes et gardiens du droit. C’est sur ce terrain que nous devons nous organiser pour attendre Le Pen et ses contaminés.
Dans des temps anciens – pas si anciens – le rôle du citoyen était effectivement limité au vote,… en ajoutant l’investissement militant dans un parti (ils étaient alors honorables), un syndicat ou une asso (qui sont restés honorables).
Mais ce modèle, qui fait de vous un petit, est dépassé. Désormais l’action politique, du gouvernement et du parlement, est encadré par les principes du droit, et actionner ce droit de principes, pour sanctionner un législateur en perdition, est ouvert à tout citoyen. Le vrai rendez-vous est là.
Avec des candidats aussi largués de Hollande ou Sarko, Le Pen peut gagner. Ne nous racontons pas d’histoire. Dans la foulée, elle peut gagner les législatives, sur le thème : « Donnez-moi une majorité, et faisant élire députés des chèvres alcooliques, du moment qu’on leur a gravé sur le cul la marque Le Pen ».
Donc, nous y sommes. Et là chacun peut entrer en jeu, avec un rôle un peu plus puissant que de glisser un bulletin dans l’urne,... avec une pince à linge sur le nez,
D’où la question, la seule qui vaille : les normes qui fondent les principes du droit sont-elles menacées par Le Pen ?
L’Europe ?
Le Pen dit qu’elle veut sortir de l’Europe, ce qu’elle ne pourra faire. C’est son plus gros mensonge. Il faudrait qu’elle sorte de deux Europes : l’Union européenne et le Conseil de L’Europe. Vivre sans l'Europe est une chose, mais en sortir en est une autre. Des conséquences diplomatiques incalculables, des domaines entiers de compétences à récupérer, avec des embauches massives de fonctionnaires à former, une mélasse financière sans nom en voulant sortir de l’euro… tout ça sans créer un soupçon de croissance, ni un emploi… à part des fonctionnaires. Le Pen ira donc faire son boudin à Bruxelles et Strasbourg, mais elle ne sortira pas de l’Europe : la France ne tiendrait pas six mois, et avec son équipe de bras cassés, elle serait éliminée en quelques semaines.
Le droit européen restant, nous pourrons attaquer toutes les lois et toutes les mesures réglementaires décidées par les chèvres alcooliques. Et ce sera victoire après victoire. Collard, Sinistre de la Justice… Wahou, offrez-nous ce lascar sur un plateau, et on lui apprendra en deux mois ce qu’est la relativité et le surmoi !
Les autres sources des droits fondamentaux
Et puis, même si Le Pen sortait de l’Europe, il nous resterait le droit fondamental issu de la Déclaration de 1789 et du Préambule de 1946, blindé par la jurisprudence du Conseil constitutionnel, qui en gros, recoupe la jurisprudence de la Cour Européenne des Droits de l’Homme et de la Cour de Justice de l’Union européenne. A moins que Le Pen supprime la Déclaration de 1789… Et puis elle pourrait aussi retirer la signature de la France du Pacte des droits civils et politiques de 1966, une autre garantie internationale des droits fondamentaux. Vas-y, chérie, tu auras pour copain la Corée du Nord…
Il faut donc s’organiser
Il y a des milliers d’associations qui peuvent exercer les recours. Alors, faites relire les statuts par des amis avocats, et préparez-vous. Vérifier la liste des adhérents, faites payer les retardataires : tout doit être nickel.
Nous cartonnerons tout les textes que publiera Le Pen, avec des recours en légalité, en suspension et en responsabilité. On ne le laissera rien passer. Il faudra aussi organiser des comités de vigilance pour protéger les plus exposés, car bien sûr elle va commencer par les étrangers pauvres et malades. Quand les recours juridiques tarderont, on les planquera les plus vulnérables pour les protéger. La solidarité est un devoir.
Le respect du droit, plus fort que la loi
Le Pen peut gagner par le jeu électoral, pourri jusqu’à la moelle. Mais elle se fracassera sur le respect du droit, ce droit qui est plus fort que la loi, et sur lequel elle n’a aucune emprise.
Devant nous, prend place la grande bataille du droit contre les violeurs de droits. De tout son cœur, de toute son âme, et tout son esprit, la société des citoyens va se dresser contre la baudruche Le Pen. Nous n’avons besoin ni du PS, ni de l’UMP. Qu’ils aillent au diable ! Nous allons purger le pays de cette hypothèque Le Pen, qui est une rente pour l’UMP-PS.
C’est le grand rendez-vous citoyen. Préparez-vous, et ne laissez rien au hasard. Le bataille sera rude, mais la victoire sera magnifique.