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DSK contre Iacub: le Nouvel Observateur renonce à l’appel et parle à ses lecteurs

Chroniques judiciaires - Pascale Robert-Diard, 6/03/2013

Le Nouvel Observateur a finalement décidé de ne pas faire appel dans le procès qui l'a opposé à Dominique Strauss-Kahn à propos de la publication des bonnes feuilles du livre de Marcela Iacub, Belle et Bête. La moitié de la … Continuer la lecture

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Le Nouvel Observateur a finalement décidé de ne pas faire appel dans le procès qui l'a opposé à Dominique Strauss-Kahn à propos de la publication des bonnes feuilles du livre de Marcela Iacub, Belle et Bête. La moitié de la "Une" de l'hebdomadaire en vente jeudi 7 mars sera consacrée à la publication de l'avis de condamnation pour violation de l'intimité de la vie privée, rendue mardi 24 février par la juge Anne-Marie Sauteraud. "Les limites de la liberté d'expression ont été dépassées, et le droit à la liberté de création ne peut prévaloir sur les atteintes à la vie privée, qui sont caractérisées", soulignait le jugement, qui a condamné l’auteur du livre, son éditeur Stock et le Nouvel Observateur à verser respectivement 50.000 et 25.000 euros à Dominique Strauss-Kahn.

L’hebdomadaire consacre un dossier de plusieurs pages à l'affaire. Il publie notamment une longue explication de son directeur, Laurent Joffrin, qui co-signe aussi un billet avec le propriétaire de l'Obs, Claude Perdriel, dans lequel ils reconnaissent avoir commis une "erreur".

S’il considère "injuste" et "excessive" la décision du tribunal, Laurent Joffrin estime que l'hebdomadaire "devait des explications" à ses lecteurs, qui ont été nombreux à manifester leur mécontentement. "Certains de nos lecteurs ont été choqués. C'est surtout vis à vis d'eux que nous avons pris la décision de ne pas faire appel. Nous avons écouté ce qui nous a été dit. On ne voulait pas avoir une attitude fermée", nous a-t-il indiqué.

A l'audience du 24 février, le journal avait été accusé de se comporter comme "la presse de caniveau" par M. Strauss-Kahn et ses trois avocats. "Il faut donner un coup d'arrêt à une dérive des éditeurs et de la presse, qui sont prêts à faire n'importe quoi pour de l'argent", avait déclaré l’ancien directeur du FMI à la barre."Il y a un ressentiment général des lecteurs vis-à-vis de la presse et ce ressentiment, nous l’avons cristallisé", observe Laurent Joffrin.

La décision de renoncer au combat judiciaire ne s’est cependant pas imposée tout de suite au sein de la direction de l’hebdomadaire "Très blessé" par la condamnation à la publication d’un bandeau à la Une, jugée infamante, Claude Perdriel avait fait savoir à l'avocat habituel du journal, Me Didier Leick, que le dossier lui était retiré et qu’il était confié à Me David Koubbi, avec mission de se montrer très offensif. Mais le choix de cet avocat, qui a également été celui de Tristane Banon dans la plainte pour tentative de viol déposée contre Dominique Strauss-Kahn – plainte classée sans suite – a été jugé très malencontreux par une partie de l’équipe éditoriale qui en a convaincu Claude Perdriel.

D'autant que le Nouvel Observateur se serait retrouvé seul face à Dominique Strauss-Kahn, les éditions Stock ayant de leur côté renoncé à faire appel du jugement qui les condamne à l’insertion d’un encart dans chaque exemplaire du livre de Marcela Iacub. Glissé en feuille volante sur les premiers milliers d’exemplaires mis en circulation, il est désormais imprimé à l’intérieur du livre, qui a déjà été réédité.

 

 

 

 

 


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