La Gauche va-t-elle revenir sur les 24 000 places nouvelles en prison ?
Actualités du droit - Gilles Devers, 9/03/2012
Faut-il 60 000 profs de plus dans l’Education Nationale ? Vu les besoins, je pense qu’ils ne seraient pas inactifs, mais je connais trop mal la question de l’enseignement pour savoir s’il ne faudrait pas mieux des infirmières ou des flics, ou une répartition de ces 60 000 postes entre divers services de l'Etat.
En fait, ce que la Droite critique, c’est le coût. Où trouver l’argent ?
La Gauche réplique que ce sera financé grâce à un ensemble de dispositifs. Bon. En fait, je me demande pourquoi la Gauche ne répond pas tout simplement : « En réaffectant les crédits votés ce mois de février pour la construction des 24 000 places de prison supplémentaires, et des embauches qui vont avec ». Ca serait logique, car la Gauche a voté contre ce plan, reprochant au gouvernement de tout miser sur « l'enfermement ».
Une position très juste. Toutes les études et de tous les pays montrent que la réinsertion et la lutte contre la récidive dépendent de mesures prises dans le cadre de l'aménagement de la peine. Mais les peureux maladifs de l'UMP se shootent à l'enfermement.
Combien ça coûte ? Le projet prison coûte, d’après le rapporteur UMP Jean-Paul Garraud,3,57 milliards d'euros et le PS chiffre son plan d’embauche de fonctionnaires à 2,5 milliards d’euros. Donc, école contre prison, le débat est clos.
Aussi, je m’interroge : pourquoi la Gauche ne répond-elle pas de manière aussi limpide ? Et me vient alors la crainte de voir la Gauche laisser en place les textes crapules contre lesquelles elle a protestés.
La dernière grande loi répressive est celle sur les patients-psy du 5 juillet 2011. Je ne trouve rien sur son abrogation. Je ne trouve rien non plus sur l’abrogation des lois anti-immigrés et ou de celles qui ont gravement atteint les droits des enfants confrontés à la délinquance. De même, la loi qui organise le fichage général de la population pour prétendument lutter contre l’usurpation d’identité sera-t-elle abrogée ?
Pour critiquer, ça va. Il y a du métier. Mais quelles sont les engagements ?
Par exemple, quelqu’un a-t-il compris quelle est la politique du PS sur l’immigration, et la défense des sans-papiers ? Hier soir, j’ai entendu ce clown triste de Désir Harlem dire que Sarko procédait à des régularisations mais de manière arbitraire car ça changeait d’une préfecture à une autre, et qu’avec le leader minimo il y aurait des critères objectifs. Génial ! Et lesquels ? Réponse de ce grand nigaud : la famille et le travail, sur examen individuel. Je n’ai pas besoin de vous préciser que c’est ce qui se fait déjà, et depuis trente ans.
Sarko, qui pleurniche sur ses malheurs de famille, se revendique juge des sentiments des autres et veut remettre en cause la liberté de mariage avec une personne de nationalité étrangère. Commentaire du leader minimo ? La Cour Européenne des Droits de l’Homme ne sera pas d’accord. Il nous amuse... On ne lui demande pas un topo sur la jurisprudence, mais quelle est sa politique. Réponse ? Silence.
Hier, j’ai vu que Jean-Pierre Mignard commençait sa campagne de lobbying pour piquer la place de Garde des Sceaux à la demi-portion de Vallini, ce qui objectivement va dans la bonne direction.
Alors, Jean-Pierre, une question simple : la Gauche prend-elle l’engagement d’abroger toutes les lois liberticides votées sous Sarko ?
Merci d’avance pour ta réponse franche et nette.
L'électeur devant les programmes électoraux