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Me Koubbi, son coquard, sa canne, Tristane Banon et très loin, le dossier

Chroniques judiciaires - prdchroniques, 28/06/2012

Il aurait fallu informer Me David Koubbi que le procès Kerviel a eu lieu. Que pendant quatre semaines, tous les arguments de l'accusation et de la défense ont été débattus, contradictoirement, devant la cour. Qu'une plaidoirie est faite pour convaincre … Continuer la lecture

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Il aurait fallu informer Me David Koubbi que le procès Kerviel a eu lieu. Que pendant quatre semaines, tous les arguments de l'accusation et de la défense ont été débattus, contradictoirement, devant la cour. Qu'une plaidoirie est faite pour convaincre des juges et pas pour un public qui applaudit à la fin de l'émission.

Mais est-ce que ça lui importe au fond? La photo de Me Koubbi s'est étalée dans les journaux et on l'a vu sur les plateaux de télévision. Que ses approximations juridiques aient insupporté la présidente de la cour, que ses "révélations" n'aient pas convaincu, que la presse l'ait critiqué, que sa stratégie de défense soit un naufrage, est-ce son souci?  Parler de lui, même en mal, c'est toujours parler et c'est bon pour la notoriété.

Mercredi 28 juin, c'était son dernier jour, il ne fallait surtout pas le gâcher. Il est arrivé devant les caméras, canne à la main, coquard à l'œil - une altercation survenue la veille avec un automobiliste, semble-t-il - Jérôme Kerviel à sa gauche, Tristane Banon à sa droite. De sa plaidoirie, il n'y avait rien à retenir. Mais le coquard, la canne, Tristane Banon ont été vus, filmés, photographiés. Me Koubbi a obtenu ce qu'il cherchait. Jérôme Kerviel, lui, a perdu son procès.

Au moment de quitter le palais, une histoire nous est revenue. Devant la cour d'assises de la Seine, jusqu'au milieu du XIXème siècle, officiait un avocat général aussi réputé que redouté, Pierre-Ambroise Plougoulm.  Il venait de requérir contre un accusé, la parole était à la défense. L'avocat était mauvais, très mauvais, désastreux pour l'accusé. Après qu'il eût fini de plaider, le représentant de l'accusation avait demandé à reprendre la parole. La suite est racontée par Maxime du Camp: "M. Plougoulm se leva avec une émotion profonde pour dire qu'il allait défendre l'accusé. La loi ne voulait pas qu'un accusé fût jugé sans qu'il y eût, à côté de lui, une défense complète, car c'était le droit de défense qui, seul, pouvait imposer le respect de la chose jugée".  Il a manqué un Plougoulm à Jérôme Kerviel.

La cour rendra son délibéré mercredi 24 octobre.

 

 


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