L’ONU interrompt ses aides à 1,7 million de réfugiés syrie
Actualités du droit - Gilles Devers, 2/12/2014
Le Programme alimentaire mondial (PAM), l’agence de l’ONU qui finance l’assistance aux réfugiés – euh, aux déplacés – Syriens, a annoncé hier qu’elle devait interrompre son acticité, n’ayant plus de fonds.
Pour les réfugiés qui vivent dans les camps gigantesques installés en Jordanie, au Liban, en Turquie, en Irak et en Égypte, soit 1,7 million de personnes, le système est celui des coupons alimentaires qui permettent aux réfugiés de s’approvisionner. A ce jour, les caisses sont vides. La distribution a pris fin.
Le PAM assure aussi les rations alimentaires à quatre millions de réfugiés situés dans les zones contrôlées par les rebelles à l’intérieur du pays, et les stocks sont assurés pour tenir jusqu’au mois de février. Mais à ce jour, on ne vit que sur les stocks car l’argent manque tout autant.
Le besoin financier est de 35 millions de dollars par semaine.
Faut-il repasser les vidéos des conférences diverses et variées où les braves encravatés, la main sur le cœur, venaient assurer de toute leur solidarité les victimes de cette guerre de déstabilisation d’une région ?
« Indignez-vous », comme disait l’autre… Non, faites péter ce système abject. Il y a urgence.
La semaine dernière, la presse a rapporté la découverte d’un trafic d’organe dans le bidonville de Hay El Ghoarbey, dans le sud de Beyrouth. Le recul de l’ONU ne fait pas disparaitre les besoins des personnes, mais générer un marché lucratif pour les pires truands. C’en est à pleurer.
L’histoire découverte est celle d’un mineur de 17 ans, Mahmoud, originaire d’Idlib dans le nord de la Syrie, arrivé au Liban il y a un an et demi. Sa petite sœur, malade, devait subir une opération chirurgicale, mais faute d’argent, elle allait mourir. Mahmoud a vendu son rein gauche, pour 9000 dollars : « J’ai fait ça pour aider ma famille. Ma sœur doit se faire opérer et nous n’avons pas d’argent. Ils m’ont donné presque toute la somme. Mais ils se sont engagés à prendre en charge les antibiotiques que je dois prendre pendant une année ».