Commissariat de Joué-les-Tours : Beaucoup de questions
Actualités du droit - Gilles Devers, 21/12/2014
C’est très grave, l’attaque à l’arme blanche de policiers dans un commissariat de police : ça vaut les assises. C’est très grave aussi, la mort d’un jeune homme de 20 ans dans un commissariat. Aussi, devant de tels faits, on aimerait bien avoir des informations sérieuses. Or, si nous avons eu droit à l’émotion, bien compréhensible devant de tels faits, et aux grandes déclarations, nous n’avons bien peu d’informations, alors que l’enquête ne semble pas insurmontable.
Alors, quelques questions, pour nous qui cherchons à savoir.
1/ Que s’est-il exactement passé ? La première phase est décrite comme un dialogue qui tourne mal, avant que viennent dans un second temps les coups. Ca ne cadre pas trop avec un « acte terroriste ».
2/ Trois policiers ont été blessés avec un couteau, et le jeune homme, qui était seul, a été abattu, a priori de quatre balles. L’attaque était très sérieuse, mais le fait qu’ait été tirées une ou des balles mortelles mériterait quelques précisions, pour le moins. Le procureur de la République de Tours, Jean-Luc Beck a déclaré que « tous les éléments de la légitime défense » étaient réunis, et il suffirait de nous dire quels sont ces éléments.
3/ L’enquête a été ouverte pour tentative d’assassinat et association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Il est indispensable qu’on enquête sur les activités, centres d’intérêts et relations d’un jeune homme capable de tels faits, mais qu’est-ce qui permet de retenir le « terrorisme », alors que l’auteur était inconnu de la Direction Générale de la Sécurité Intérieure. On dit qu’il était « connu des services de police », mais avait-il été condamné par la justice ? Ce n’est pas clair. La police a fait fuiter qu’on a retrouvé un drapeau de DAECH sur sa page Facebook. Certes. Mais où est l’entreprise terroriste ? N’y a-t-il pas un risque de perdition à qualifier tout fait criminel de « terroriste », alors que le terrorisme, le vrai, est un terrible défi ? On s’interroge beaucoup sur la « radicalisation », et à juste titre, alors attention de ne pas galvauder le mot.
4/Le ministre de l’intérieur annonce qu’il va renforcer la sécurité des commissariats. Quoi, les commissariats ne sont pas sûrs ? Là, je commence vraiment à flipper…