Mal logement , pauvreté : que proposent concrètement les candidats ?
Actualités droit du travail, par Artemis/Velourine - Artémis, 12/04/2012
Pour la Fondation Abbé Pierre, près de 10 millions de personnes subissent aujourd’hui les conséquences de la crise du logement (production de logements insuffisante et inaccessible aux plus modestes, flambée des coûts du logement et des charges, blocage de la mobilité résidentielle…).
Si les progrès réalisés par la statistique publique contribuent aujourd’hui à une meilleure « objectivation » de la crise du logement et de ses conséquences pour les ménages, la Fondation Abbé Pierre pointe malgré tout d’importantes zones d’ombre et une trop faible actualisation des données, qui appellent des moyens supplémentaires pour pouvoir prendre la mesure de ces situations difficiles et être en capacité d’agir. Mais la Fondation Abbé Pierre attend surtout des signes forts en direction des personnes défavorisées et un engagement réel des pouvoirs publics pour offrir des perspectives aux plus modestes et éviter que des ménages fragiles ne viennent à l’avenir grossir les rangs des personnes très mal logées.
Quelques chiffres :
- 3,6 millions de personnes sont confrontées à une problématique aigüe de mal-logement
- 685 000 personnes sont privées de domicile personnel
- Dans une publication datant de janvier 2012, l’Insee estime à 133 000 le nombre de personnes sans domicile en France métropolitaine au début des années 2000. Parmi elles, 33 000 personnes dorment habituellement dans un lieu non prévu pour l’habitation (rue, abri de fortune) ou des centres d’hébergement d’urgence
- Parmi les 685 000 personnes souffrant d’une absence de logement figurent également toutes celles qui ont recours à des formes d’habitat extrêmement précaires : baraques de chantier, logements en cours de construction, locaux agricoles aménagés…e
- en 2006, le recensement de la population indique que 85 000 personnes résident dans ces « habitations de fortune », qui renvoient pour les trois quarts à des constructions provisoires ou des mobil-home (sans possibilité de mobilité).
- Le recensement de la population a permis également d’établir à 38 000 le nombre de personnes vivant à l’année dans des chambres d’hôtel le plus souvent dans des conditions d’habitat très médiocres (absence de sanitaires, aucune installation permettant de faire la cuisine…).
- 1 220 000 ménages sont en attente d'un logement social
- 3 800 000 ménages sont en situation de précarité énergétique
- 1 305 200 locataires sont en difficulté de paiement (hors ménages en impayés de loyer)
- 565 000 propriétaires et accédants sont en difficultés de paiement dont 70 000 ménages en impayés de charges et de remboursement d'emprunt
- 92 233 ménages occupent un logement sans droit ni titre suite à une décision de justice pronoçant l'expulsion
Ces chiffres ne peuvent être cumulés sans risques de doubles comptes (des personnes confrontées à différentes problématiques pouvant être comptabilisées plusieurs fois). Leur ampleur est telle cependant, qu'ils permettent de prendre la mesure réelle du problème du logement dans notre société.
L'Ile-de-France ne rassemble que 16% de la population française mais compte à elle seule 36% des sans-abri.
Eva Joly, Jean-Luc Mélenchon,
François Hollande et François Bayrou
signent le Contrat social pour le logement .
Mercredi 1er février 2012, les principaux candidats à l’élection présidentielle ont signé le Contrat social pour le logement que la Fondation Abbé Pierre leur a soumis à l’issue de la présentation de son 17e rapport sur l’Etat du mal-logement.