Samia Ghali et Brignoles : le PS bouge aussi
Justice au singulier - philippe.bilger, 14/10/2013
Il n'a pas suffi, pour la ministre Carlotti, de dénoncer le FN parti "fasciste".
A Brignoles comme à Marseille, des électeurs socialistes ont choisi de lâcher leur camp ou d'adhérer non plus à des concepts et à des slogans mais à la dénonciation lucide et responsable d'insupportables réalités.
Il y a un parler "vrai" qui devient peu à peu le seul parler politique acceptable. Dans le Sud d'abord puis, sans doute bientôt partout ailleurs, pour le PS. La tiédeur même progressiste ne passe plus et le fascisme n'a pas à ne pas passer : il n'est pas là !
L'inconditionnalité heureusement n'a plus cours et on a beau constater les efforts du gouvernement, demeure la certitude d'une machine qui ne tourne pas ou mal, d'une société qui se désespère parce qu'on ne lui offre rien d'autre que des traites improbables sur un avenir guère rassurant.
Domine l'image d'un président clairvoyant par le verbe et l'intelligence mais refusant de choisir les remèdes forts et vigoureux pour une France malade. Quand on arbitre en faveur de Christiane Taubira et qu'on parcourt la France, on est aveugle ou irresponsable.
L'intelligence, mais pathétique, d'un Pierre Moscovici, son optimisme forcé et contraint donnent en définitive plus d'angoisse que de confiance aux Français (France Inter).
Quand un pouvoir se ment, il perd toute crédibilité.
Le second tour à Marseille verra peut-être la victoire de cette socialiste atypique, "insoumise", populaire et affamée de réel, pas d'illusion. Les mots la préoccupent moins que les maux (Le Monde).
Que le PS bouge aussi est une excellente nouvelle pour notre démocratie. Surtout si on sait enfin tirer les leçons de Brignoles.
Du nouveau à gauche.