Ce pauvre Mélenchon déconne complètement
Actualités du droit - Gilles Devers, 20/10/2015
On m’a dit qu’il faut y aller mollo avec Mélenchon, parce qu’il y aurait encore des amis « de Gauche » qui lui prêtent attention, sur le thème « au moins, il reste lui ». Excusez-moi, mais ce type est totalement nuisible. Avec ses théories à deux balles, il agit comme un véritable répulsif.
Gros délire la semaine dernière à propos des événements d’Air France, et rebelote hier pour le procès de Marine Le Pen.
Ce type ignore tout du social. Il s’était ridiculisé en faisant son cirque avec le trader frelaté de la Société Générale… jouant les Jaurès, alors que le mec saisissait les prud’hommes pour contester l’existence d’une faute lourde, sans remettre en cause sa faute grave ou son licenciement… Du grand social… Nul.
Je ne peux que déplorer un plan social, mais ouvrez les yeux : si vous voulez voir ce qu’est la violence du social, je vous déconseille les réunions du comité d’entreprise d’Air France, et je vous invite à aller faire un saut aux audiences du conseil de Prud’hommes de votre ville, où vous verrez ce qu’est la précarité au travail : des CDD en nombre, du temps partiel, des CDI qui atteignent rarement deux ans, les licenciements secs des petites entreprises, qui menacent les familles de précarité, les salaires pas payés… Vous pouvez aussi aller aux audiences du Tribunal des affaires de Sécurité sociale, et vous mesurerez ce qu’est la vie des accidentés du travail…
Alors Air France…, je ne néglige pas, mais un peu de pudeur.
Mélenchon a sorti deux âneries, graves.
La première est qu’il appelle au renouvellement des violences. On ne parle pas des manifestations, mais des violences physiques, dont ont essentiellement été victimes les agents de sécurité. Or, le blog a toujours été clair : dans une démocratie, la violence physique est illégitime. Péter les plombs dans une situation particulière, et faire amende honorable, c'est une chose, et ce n’est pas un comportement de voyou contrairement à ce qu’affirme El Blanco. Mais le mec qui est tranquillement assis derrière son micro, et qui déblatère qu’il faut renouveler les violences… Le Parquet aurait très bien pu poursuivre pour incitation à la violence, mais les ficelles de ce phraseur sont tellement grosses… Laisse tomber…
La seconde laisse entendre que les salariés vont aller en prison, et il veut y aller à leur place… Un truc de gosse qui voit trop de dessins animés… Mais c’est le début de sa phrase qui est grave, et qui montre son ignorance crasse de toutes les réalités : pour quiconque a un peu les pieds sur terre, il est évident que les salariés ne risquent pas le moindre jour de prison pour cette affaire. Avec son affirmation, Mélenchon véhicule des lubies sécuritaires... que même Sarko s'interdirait.
Hier, c’est à propos du procès de Marine Le Pen que Mélenchon se vautre encore sur les affaires judiciaires. Une affaire qui date de 2010. Le type balance que si le procureur a prononcé des conclusions de relaxe, c’est sous les ordres de Taubira et Hollande. Ben voyons, mon gros malin… Dans cette affaire, ce n’était pas le Parquet qui poursuivait, mais des associations, comme c’est souvent le cas en matière de presse. Alors, pour calmer Mélenchon, il aurait fallu que le Parquet, qui n’avait pas voulu poursuivre les propos tenus en décembre 2010, explique en 2015 que, finalement, il changeait son point de vue et qu’il voulait une condamnation. Je précise à Mélenchon qu’en 2010 le président était Sarkozy et la garde des Sceaux MAM…
La justice pénale se porterait mieux si le Parquet était rendu indépendant. On gagnerait à lui donner les pleins attributs des organes juridictionnels, à savoir l’indépendance et l’impartialité. Mais il faut être ignorant de la loi et des pratiques pour oser dire qu’en 2015, le président de la République via le garde des Sceaux peut diriger les réquisitions individuelles dans une affaire… C’est complètement décalé de toutes les réalités.
Et oui pas de doute, ce pauvre Mélenchon déconne complètement, et il accélère le désarroi de la Gauche. Le fait, c'est, et pour un long moment, la disparition de la Gauche de gouvernement.