Aziza Mustafa Zadeh, une poète du jazz
Actualités du droit - Gilles Devers, 13/10/2012
Aujourd’hui, je vous présente une de mes petites chéries : Aziza Mustafa Zadeh, pianiste et chanteuse de jazz, azérie. Eh oui, ce soir c’est jazz à Bakou, la capitale de l’Azerbaïdjan, exporté au festival de Burghausen, en 2002.
Dans quelques minutes, ce sera un grand moment dans votre vie. Vous allez voir une femme sage et frêle, toute en réserve, s’assoir devant le clavier du Bösendorfer, et là un autre monde commence. Des chemins jamais imaginés, des terres inconnues, un monde de beauté où l’on se sent si bien, et si vite… Des années d’étude, une maitrise parfaite, un sens mélodique qui vous emporte, et une invention de chaque instant : c’est sublime.
Le deuxième morceau, Prélude, est un thème créé par son père, Vaguif Mustafazade, pianiste créateur du mugham-jazz, à la rencontre du jazz et du mugham, la musique traditionnelle d’Azerbïdjan. L’émotion est là, palpable, avec Aziza qui garde cette troublante image de distance. La classe.
Suit Ladies from Azerbaidjan, et Aziza chante, comme sa mère, Elza Mustafazade, chanteuse d’opéra en Géorgie. Tout est splendide dans le concert. Dans Melancholic Princess, Aziza fait progresser le thème de manière ensorcelante. Ce morceau est une épopée, qui explose soudain dans une virtuosité éblouissante, mais c’est pour conduire à un aboutissement puissant et serein. Aziza finit avec un petit sourire de délice pour le public, et l’air de rien elle enchaîne par une bouleversante interprétation a capella de Shamans. Tout parait si simple avec le talent. Et elle poursuit avec cette tranquillité et ce plaisir de partager. L'interprération très libre de It Ain't Necessarily So est un pur bonheur. Et suit un hommage à Bach, sobre, magnifique. Déjà vous attend le Boléro de Ravel... Quelle voix
Depuis quelques années, Aziza Mustafa Zadeh se fait rare. Son dernier CD date de 2007. Filez vite chez votre disquaire et essayez de retrouver Jazziza, enregistré en 1997. Pour ma part, je ne m’en suis totalement remis.
Comme nous le dit Aziza, présentant Shamans, « Music is the best universal langage ». Aziza, reviens nous vite.