Actions sur le document

Pourquoi suis-je reconnaissant envers Sud Radio ?

Justice au Singulier - philippe.bilger, 27/10/2017

On est le maillon heureux, modeste mais fier d'une chaîne qu'on estime, d'un processus qui a pour visée d'informer, de plaire et d'échanger. Sud Radio n'est pas une radio pour les journalistes mais pour les citoyens. Emmanuel Macron entendrait la différence !

Lire l'article...

J'ai suffisamment l'esprit critique à l'égard d'un certain type de journalisme et de quelques journalistes surestimés pour pouvoir me donner le droit, sans mauvaise conscience, d'un billet aimable et chaleureux sur une radio.

Parce que j'ai une histoire, depuis 2015, avec cet incomparable moyen d'expression qu'est la radio.

D'abord quand j'ai pu m'abandonner sur Europe 1, chaque dimanche, grâce à Fabien Namias, à une courte séquence polémique installée dans une demi-heure d'échanges avec Guy Roux et JP Géné sous l'égide stimulante de Patrick Roger, animateur des journaux du week-end. Un grand professionnel devenu un ami.

Patrick Roger

Quand Patrick Roger a décidé de quitter cette radio déclinante, soucieuse d'économie et affrontant des problèmes de réorganisation, au bout de quelques mois de réflexion il a choisi Sud Radio (Fiducial en étant devenu propriétaire) dont, en qualité de directeur général et avec une équipe de qualité, il a favorisé la seconde vie en pleine expansion sous le regard exigeant et compétent de Didier Maïsto.

8310147-13010996

Patrick Roger a bien voulu d'abord me confier la charge d'un parti pris de trois minutes chaque mardi suivi d'une analyse des propos de l'invité politique du jour. J'ai été très heureux de pouvoir intervenir ainsi même si l'exercice n'était pas radicalement différent de ce que j'avais pu connaître ici ou là auparavant. J'ajoutais parfois à cette prestation hebdomadaire une participation à l'émission de débat de Valérie Expert qui m'a paru aussi à l'aise sur cette radio qu'à LCI - qui l'a fait partir pour le plus grand bonheur de Sud Radio.

Ce n'était pas rien déjà que d'être intégré à un groupe dont chaque jour je pouvais mesurer le caractère sympathique, solidaire et dynamique.

Mais le meilleur est venu quand Didier Maïsto et Patrick Roger m'ont permis de réaliser l'un des rêves de ma vie médiatique. Pas seulement intervenir ponctuellement, participer à des débats, contredire dans les dialogues, mais avoir une émission en charge. J'éprouve de la gratitude envers ceux qui ont favorisé cette opportunité.

Chaque vendredi, de midi à 13 heures, "La voix de Bilger" propose, dans une première partie, un dialogue sur des thèmes que j'ai élus durant la semaine et qui correspondent à une structure préétablie : Coup de chaud, Coup de froid, Top et flop, Je conseille ou non, Cela mérite réflexion, Provocation. Dans la seconde partie, durant dix-sept minutes non coupées par la publicité - un luxe à la radio - je questionne un invité sollicité au regard de l'actualité politique, intellectuelle, artistique et selon des critères veillant autant que possible à un pluralisme irréprochable. J'ai ainsi rencontré, pour l'instant, Olivier Besancenot, Jean-François Copé et Alexandre Devecchio.

Jean-François Copé

Depuis quelques mois, on sent presque physiquement une énergie, des frémissements, un enthousiasme, la conscience d'une progression qui mobilisent à tous les niveaux. Artisanale mais avec des moyens qui ne sont pas dérisoires. Econome mais généreuse. Populaire sans que les auditeurs fassent la loi, tout en étant écoutés et respectés. Surtout infiniment libre, sans snobisme ni démagogie : elle n'est pas irriguée par cette fausse objectivité qui dissimule mal, par exemple, que France Inter penche et pense à gauche, et qui contraint généralement la droite à faire amende honorable avant de s'expliquer. Il n'y a pas le corset du politiquement et socialement correct, mais aussi de la vigilance à l'égard de l'intolérable. Cette radio ne ronronne pas : elle bouge, surprend et relie à chaque seconde la France et le peuple.

La responsabilité de "La voix de Bilger" commence à créer de la joie après le trac des deux premières expériences. Je découvre à quel point j'avais sous-estimé l'univers radiophonique, ses règles, ses contraintes, son rythme, ses interruptions, sa gestion impeccable et implacable du temps, toute cette périphérie à laquelle il faut être attentif sans qu'elle vous détourne de l'essentiel qui est le fond, la parole, l'information, le service des auditeurs.

Avec ce moment magique où j'interroge mon invité en mettant en oeuvre ces prescriptions dont la transgression me rend beaucoup d'émissions, notamment politiques, insupportables. Dans le dialogue, je ne me prends pas pour quelqu'un de plus important que la personne que je reçois. Je la laisse répondre sans l'interrompre et dans tous les cas je la traite avec courtoisie. Elle m'a fait la grâce de venir, je ne vais pas l'insulter !

Et, dans les deux dernières minutes, je jette un oeil sur le minuteur. Pour ne pas déborder.

On est le maillon heureux, modeste mais fier, d'une chaîne qu'on estime, d'un processus qui a pour visée d'informer, de plaire et d'échanger. Sud Radio n'est pas une radio pour les journalistes mais pour les citoyens. Emmanuel Macron entendrait la différence !

Sud Radio a droit à toute ma reconnaissance. Je lui sais gré de cette page blanche qu'elle m'a présentée. Un beau cadeau.


Retrouvez l'article original ici...

Vous pouvez aussi voir...