La gifle du maire et le jugement du tribunal
Chroniques judiciaires - prdchroniques, 10/03/2012
Pour que votre information soit complète sur "l'affaire de la gifle", après le dépouillement des 1500 lettres déjà reçues par Maurice Boisard, le maire de Cousolre, depuis l'annonce de sa condamnation pour avoir giflé un adolescent de sa commune (Le roman de la gifle), voici la motivation du jugement rendu le 17 février par le tribunal d'Avesnes-sur-Helpe.
"Le prévenu soutient qu'il doit être relaxé des fins de la poursuite car il estime qu'il était en état de légitime défense. Il fait valoir que son geste, qu'il regrette, a été un réflexe face à une insulte. il ajoute que sa réaction a été proportionnée à cette insulte reçue.
En l'espèce, au vu des éléments du dossier, il est vraisemblable que l'attitude et les paroles de Pierre D., qui se trouvait en un lieu non accessible au public, aient pu être perçues comme provocantes par Maurice Boisard.
Cependant, une telle attitude, voire l'insulte "bâtard" évoquée par le prévenu, ne sont pas de nature à justifier une réaction de violence, fût-elle légère, sur le fondement de la légitime défense, en l'absence de toute tentative de violence physique.
Dès lors, il convient d'écarter ce fait justificatif et de déclarer Maurice Boisard coupable des faits de violence par personne dépositaire de l'autorité publique (...)
Compte tenu des circonstances de la commission de l'infraction et de la personnalité de M. Boisard, qui n'a jamais été condamné et qui bénéficie de renseignements de personnalité très satisfaisants, il sera condamné au paiement d'une amende d'un montant de 1000 euros assortie du sursis simple.
[Le jugement rappelle que Pierre D. sollicite 1000 euros de dommages et intérêts pour préjudice moral et 2000 euros pour frais de justice. Il accorde 250 euros de dommages et intérêts et 500 euros pour frais de justice. ]
Le compte-rendu d'audience: Une gifle, un maire et beaucoup d'incompréhension
Maurice Boisard a fait appel de ce jugement et choisi un natif de sa commune pour le défendre, Me Eric Dupond-Moretti.
Et le récit en (belles) images du photographe Olivier Touron : Au maire, les giflés reconnaissants.