Dedans ou dehors mais pas les deux !
Justice au singulier - philippe.bilger, 25/08/2014
Arnaud Montebourg est un joueur qui a perdu. Il ne sera plus ministre quand le nouveau gouvernement sera annoncé (JDD, 20 minutes).
J'espère que Benoît Hamon, lui, sauvera sa tête car sa loyauté n'a jamais été suspectée et il a été plus prudent que son collègue.
La démarche d'Arnaud Montebourg n'était pas absurde qui prétendait de l'intérieur infléchir la politique du pouvoir en affirmant un autre point de vue et en revendiquant un débat.
Mais encore aurait-il fallu que la discussion ne fût pas close et que la ligne présidentielle ne fût pas fixée et répétée, aussi contestable qu'elle puisse apparaître aux yeux de la gauche intégriste.
Il y a eu un moment où Arnaud Montebourg s'est abandonné au vertige de sa toute-puissance. Etre un peu Hollande mais, à la fois, beaucoup Montebourg. Il a cru pouvoir mener à bien le tour de force, le défi de dénoncer la ligne de l'exécutif et de s'afficher pourtant solidaire. Il s'est surestimé. Même lui ne pouvait pas se permettre d'être dedans et dehors.
Il a contraint le président de la République à trancher. Il va quitter le gouvernement. C'était une cohérence nécessaire, faute de laquelle le pouvoir déjà mal en point aurait été totalement décrédibilisé.
Cohérence certes mais il est clair qu'avec Arnaud Montebourg dehors, les écologistes, le Parti de gauche avec les communistes remontés et les frondeurs réticents, les ennuis politiques de François Hollande vont s'amplifier gravement.