Le smic : un Eldorado pour 8 millions de personnes
Actualités droit du travail, par Artemis/Velourine - Artémis, 15/03/2012
Le salaire minimum de croissance (SMIC) est le salaire horaire en dessous duquel il est interdit de rémunérer un salarié et ce, quelle que soit la forme de sa rémunération (au temps, au rendement, à la tâche, à la pièce, à la commission ou au pourboire).
Le montant du SMIC horaire brut est fixé, depuis le 1er janvier 2012, à 9,22 euros, soit 1 398,37 euros bruts mensuels sur la base de la durée légale de 35 heures hebdomadaires.
En janvier 1970 le SMIC a succédé au Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG), instauré le 11 février 1950. Aujourd'hui Le Smic est actuellement indexé sur des indices de prix, mais n'est pas lié à l'évolution du PIB (Produit intérieur brut).
Au-delà du fait que le Smic est largement insuffisant ( notamment dans les grandes villes où les loyers sont au-dessus des possibilités financières des personnes payées au SMIC) , les différentes politiques d'exonérations et allégements de charges appliqués depuis des années sur les bas salaires pour favoriser l'emploi, ont eu comme effet pervers d'augmenter la proportion d'employés payés au SMIC et de les enfermer dans une catégorie de travailleurs pauvres .
Selon les chiffres de l'Insee , la proportion de salariés payés au SMIC est passée d’environ 10 % sur la décennie 1987-1996 à plus de 16 % en 2005.
Aujourd'hui Près de 4 millions de salariés perçoivent le SMIC (La population des salariés au SMIC horaire est très hétérogène seuls 45 % sont en emploi à taux plein toute l'année.)
Instauré pour garantir au salarié un salaire plancher , amélioré par les dispositions conventionnelles, le Smic est devenu le salaire de référence , une sorte de plafond de rémunération .
Bien plus, les 1 398 euros bruts sont devenus un Eldorado pour près de 5 millions de salariés : salariés à temps partiel non choisi, salariés précaires etc...)
Cet Eldorado est loin d'être en or car il permet juste de survivre !
Malgré cela, pour la cinquième année consécutive, le SMIC n’a bénéficié d’aucun coup de pouce.
La précarisation de l’emploi et le nivellement des salaires par le bas restent des moyens efficaces de rendre dociles des salariés de plus en plus frileux ! la peur du chômage est un puissant anesthésiant !
Il faut bien les rendre dociles pour qu'ils acceptent flexibilité, perte de salaire contre maintien ( temporaire) de leur emploi , stress et management par la peur bref tout un arsenal bien ajusté qui permet aux entreprises et surtout aux multinationales de garder leur marge bénéficiaire dans un monde de compétitivité exacerbée.
Droite et Medef n'ont de cesse de concilier paupérisation et précarisation des salariés et maintien de leur niveau de vie ! ce maintien ne pouvant s'opérer que par un transfert des charges vers l'état et les contribuables ! ( TVA sociale )
Il y a huit millions de personnes en dessous du seuil de pauvreté en France, c'est-à-dire qui ont moins de 900€/mois pour vivre. Parmi elles, des allocataires des minima sociaux, des chômeurs mais aussi de plus en plus de salariés !
le visage de la France à quelques semaines des élections :
- plus de 4 millions de demandeurs d’emploi
- 8 millions de pauvres
- la moitié des français avec un revenu inférieur à 1580€ par mois.
et le blabla de nos politiques ............................
En s’appuyant sur une analyse de la formation des salaires dans les centres d’appels, Nicolas Castel montre la manière dont le SMIC a profondément changé de signification : de plancher, il est devenu plafond des rémunérations des employés. Parce qu’il permet de s’exonérer de deux institutions constitutives du salaire - la qualification et les cotisations sociales -
le SMIC devient l’horizon d’une carrière salariale et non son point de départ. Cette garantie minimale que constitue le SMIC réduit cependant la rémunération à une logique de besoins à couvrir et nie la qualification des travailleurs ou de leur poste que le salaire est censé reconnaître. En ce sens, on peut lire dans les pratiques de rémunérations et de négociation salariale qui tendent au mieux à égaler le SMIC, encouragées en cela par les politiques publiques d’exonérations de cotisations sociales, un usage du SMIC contre le salaire.