La lutte contre la grande pauvreté attendra .......... rigueur oblige
Actualités droit du travail, par Artemis/Velourine - Artémis, 20/07/2012
Le dispositif hivernal permet chaque année de mobiliser, du 1er novembre au 31 mars, jusqu'à 19.000 places supplémentaires d'hébergement d'urgence pour les SDF, en plus des 118.000 places ouvertes toute l'année.
Le dispositif hivernal , maintenu par le gouvernement jusqu'au 1er juillet a pris fin
On meurt dans la rue en toutes saisons !
Malgré ce constat et les demandes de la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale , seuls trois centres d'hébergement resteront ouverts tout l'été en région parisienne.
Ces centres sont situés rue des Ecluses dans le 10e (Emmaüs), rue de la Mouzaïa dans le 19e (Armée du Salut) et à Jean Rostand Ivry-sur-Seine (Samu social). Pour ce dernier centre (dédié aux femmes sans abri) qui est utilisé par le 115 de Paris, une relocalisation avec maintien des financements sera assurée par l’Etat.
Au total, 170 places restent donc ouvertes pour accueillir les personnes sans solution d'hébergement:
- Le centre de la rue des Ecluses Saint- Martin (10e) est géré par Emmaüs et peut accueillir 69 personnes (dont 19 femmes).
- Le centre d'hébergement rue de la Mouzaïa est géré par l'Armée du Salut et peut accueillir 50 hommes.
- Le centre Jean Rostand (Ivry), géré par le Samu Social, peut accueillir 52 femmes.
Selon le directeur général de la Fnars : « Cécile Duflot n’a pas obtenu les financements nécessaires au maintien des places . On était visiblement dans une séquence où aucun ministère n’a obtenu ce qu’il souhaitait. » « Les temps vont être durs pour des raisons budgétaires et sociales, confirme-t-on au cabinet de Cécile Duflot. On va clairement vers une situation d'exclusion. Nous souhaitons travailler avec tous ces paramètres pour desserrer l'étau. »
La ministre du logement a confié une mission à la délégation interministérielle pour l’hébergement et l’accès au logement des personnes sans-abri ou mal-logées (DIHAL) et promis aux associations un plan quinquennal pour répondre aux besoins tout au long de l'année.
Dans un courrier adressé le 5 juillet au préfet Alain Régnier, qui dirige la DIHAL, Cécile Duflot donne un mois à ce dernier pour lui faire des propositions sur les modalités d’organisation d’une concertation avec le secteur associatif, les bailleurs sociaux et les collectivités. La ministre y souligne également la nécessité de mettre l'accent sur l'Ile-de-France, où la situation est particulièrement tendue, en élaborant des mesures prioritaires qui permettront en outre de renforcer les services intégrés d’accueil et d’orientation (SIAO) et de proposer « des réponses spécifiques pour les jeunes les plus fragiles ».
« On craint de se retrouver, comme avant, avec un ministère qui n’a pas de poids », indique Matthieu Angotti de la Fnars. Nous ne voulons pas entrer dans une logique conflictuelle, mais nous ne pouvons que constater que la situation est paradoxale : il y a d’un côté un discours sur la lutte contre la grande exclusion, réaffirmé par (le premier ministre) Jean-Marc Ayrault lors de son discours de politique générale ; de l’autre, une rigueur budgétaire qui freine tout. » « C’est une première alerte pour nous, estime de son côté Christophe Robert. Il y a clairement une différence entre les discours et les faits. Nous serons très vigilants là-dessus. »
Les représentants associatifs ont alerté la ministre sur le risque encouru dès cet été : « On lui a dit que ça allait être compliqué, conclut M. Angotti. On ne peut pas exclure une mobilisation comme celle de l’année dernière. » En août 2011, deux semaines après la démission du président et fondateur du Samu social, Xavier Emmanuelli, des professionnels de l'urgence sociale s'étaient mis en grève pour dénoncer les restrictions budgétaires décidées par l'État et la méthode du gouvernement Fillon pour réformer le secteur.