Cumul des mandats : Martine obligée de rempiler ?
Actualités du droit - Gilles Devers, 28/08/2012
Comme les universités d’été de La Rochelle étaient chiantes à mourir, Rebsamen a décidé de relancer le congrès du PS, qui se tiendra du 26 au 28 octobre à Toulouse.
A La Rochelle, Martine s’est faite ovationner en rappelant l’engagement du PS et du lidermou de la Gochmole (le 48e de ses 60 vénérés engagements), à savoir imposer au PS la fin du cumul des mandats et faire voter rapidement une loi en ce sens, pour contraindre l’UMP.
Hier, la première secrétaire a adressé une lettre aux députés et aux sénateurs leur demandant de démissionner de leur mandat d’exécutif local dans le courant du mois de septembre, au nom de l’exemplarité, Martine sachant combien le mandat unique fait des cartons dans les sondages d’opinion.
Point d’histoire qui a son importance. Installée à la mairie de Lille par Mauroy, Martine avait cherché une bonne circonscription pour être élue député, mais Hollande, alors premier secrétaire du PS, n’avait rien fait, lui laissant la plus défavorable des circonscriptions, où Martine avait été humiliée (larmes à l’appui), battue par un gamin de l’UMP. Donc, à ne pas oublier : c’est François qui a condamné Martine au non cumul. Fin du point d’histoire.
« Va te faire voir » a aussitôt répondu Rebsamen (Texte d’origine : « Le non-cumul des mandats? Pas pour moi »). On se doute que si Rebsamen, président du groupe PS au Sénat, se lance dans cette provocation, c’est que toutes les conséquences ont été bien étudiées et qu’il a le soutien du groupe. Problème : difficile de faire voter une loi sans le groupe PS du Sénat.
Les grands élus soc’, à la tête de leur cohorte des « élus apparatchiks salariés » qui sont la vraie armature du PS, ont tous été écartés du gouvernement et depuis la vie réelle des villes, ils ont vite compris où va conduire à la politique désorientée du lidermou de la Gochmole : une raclée aux municipales de 2014. Les maires savent qu’avec moins de 1% de croissance en 2013, les chiffres du chômage – le véritable vecteur des votes – seront très mauvais et qu’il faut prévoir une dégelée électorale.
Alors, ils blindent.
En défiant Aubry, Rebsamen lui impose d’être candidate à sa succession, car « toutes les conditions ne seront pas réunies » pour lâcher la fonction de premier secrétaire. Les deux repris de justice – Désir et Cambadélis – perdent de justesse le poste qu’ils convoitaient. Rebsamen ne sera pas candidat et, en façade, vil a jouer à fond l’unité du parti.
Rebsamen, qui cumule les fonctions de maire de Dijon, de sénateur, de président du groupe socialiste au Sénat et de grand vénérable chosemuche chez Les Frères La Gratouille, avait candidaté pour être ministre de l’Intérieur, puis pour être premier secrétaire du PS. Sur les deux coups, il s’était fait bloquer par son grand ami Hollande, qui a préféré nommer sur les postes stratégiques ses ennemis intimes en pensant mieux les contrôler. Ah, ah, ah…
Nous allons donc avoir Martine qui rempile, Hollande montrant qu’il ne contrôle rien du PS et qui sera dès la fin du congrès de Toulouse un René Coty, une raclée annoncée aux municipales de 2014, et les choses sérieuses qui commenceront alors : Martine vs. Nicolas.
Ce soir, se tient un bureau national du PS qui débattra du cumul des mandats, et je vois mal Rebsamen présenter des excuses et dire qu’il a parlé pour ne rien dire.
En exclusivité pour le blog : L'affiche du congrès PS de Toulouse