Valls appelle à voter Estrosi : Logique et cohérent

Valls qui voulait changer le nom du Parti socialiste, et le refonder sur un programme social libéral, donc de droite, était tout fier hier soir d’appeler en PACA, à voter pour Christian Estrosi. Estrosi… Ça ne fait pas quand même beaucoup pour le PS ? Non, à regarder de près, les deux sont bien en phase.

Le radeau de la Méduse, Theodore Gericault, 1819, Musée du Louvre

Le 7 juillet 2013, Estrosi avait appelé les maires de France à « la révolte » contre les Roms et les gens du voyage – dont il fait un bloc – sur le thème : « J'en ai maté d'autres, je vous materai ». Très en phase avec la politique du gouvernement, politique qui vient à nouveau d’être dénoncée par l’ONU.

Lors de la même émission, il avait contesté la compatibilité de l’Islam et de la démocratie : « On ne peut pas se revendiquer de partout de la laïcité et en même temps dire que l’Islam et la démocratie sont parfaitement compatibles ». Valls approuve.

Le 19 avril 2014, il soutenait que « la civilisation judéo-chrétienne dont nous sommes les héritiers aujourd'hui est menacée ». Ajoutant que « l’islamo-fascisme » avait déclaré « une troisième guerre mondiale » à «la civilisation judéo-chrétienne », et que la France devait faire face à des « cinquièmes colonnes » islamistes, il soulignait : « J'y vais fort, oui ! C'est une troisième guerre mondiale qui nous est déclarée, il faut en être conscient ». Valls a rejoint cette analyse.

Pour ce qui est du soutien à Israël, Estrosi s’est toujours voulu au premier rang, avec des analyses subtiles du genre  : « Aujourd'hui, c'est simple, Israël protège sa population avec des armes et de l'autre côté vous avez le Hamas qui protège ses armes en utilisant des hommes des femmes en mettant les armes sous les hôpitaux et les écoles». En mars 2005, le site pro-israélien JSS News lui a décerné le titre de personnalité sioniste francophone de l'année 2014, prix qui lui a été remis à l'Assemblée nationale. Là encore, plein accord avec Valls.

Très en forme aussi sur les déchéances de nationalité. Le 9 août 2010, celui qui était alors ministre de l’industrie déclarait : « Accepter nos lois ou les violer, il faut choisir. Français ou voyou, il faut choisir ». A propos de la carte d’identité française, notre ami est quai-éloquent : « Quand on a dit tous les jours à la télévision pendant la chasse aux frères Kouachi que ce sont des Français parce qu'ils ont une carte d'identité française, eh bien, non... On est un Français quand on n'est pas un ennemi de la France. La carte d'identité ne fait pas un Français ! Nous avons des ennemis de la France qui ont une carte d'identité française et, aujourd'hui, il est temps de mettre en place des dispositions et des lois». Un inspirateur pour Valls. 

Voilà où nous en sommes : le PS, qui se nourrit de la pensée d’Estrosi, appelle à voter pour lui. Quand tout parait complexe, il faut savoir identifier quelques points forts, qui structurent bien les analyses.

Explication du vote au second tour des élections régionales 2015