Des ex qui sont in !
Justice au Singulier - philippe.bilger, 30/06/2019
On préfère nos présidents en ex.
Pour Jacques Chirac, cela a été plus qu'évident. L'immobilisme de son pouvoir a été gommé par une affection tendre et globale après.
François Mitterrand au fur et à mesure qu'il est redevenu un homme de droite a conquis de haute lutte l'admiration de beaucoup de Français grâce à son courage et à sa dignité.
Nicolas Sarkozy, lui, est arrivé dans cette zone bénie où on est adoré en même temps qu'on n'est plus désiré sur un plan politique.
François Hollande lui, n’a pas encore eu la chance de s’ennoblir en ex.
Et paradoxalement Valéry Giscard d'Estaing demeure à ce point éblouissant qu'on a l'impression qu'il est toujours à portée de nous, certes sorti mais à peine, une personnalité dont on se moque volontiers parce qu'elle ne s'est pas dégradée en monument mais qu'on continue d'admirer.
Les vrais ex nous rassurent : ils sont là sans l'être. On a le droit de les aimer sans que le réel vienne nous agiter, nous troubler à leur sujet. On n'a pas de nostalgie. Ils ne nous gênent plus : notre bienveillance leur est acquise.
Notre Président saura-t-il le moment venu résister à la tentation d’un futur obstinément présent ?