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Taubira a besoin d'un stage de formation professionnelle

Actualités du droit - Gilles Devers, 6/02/2014

Taubira, l’idole des bobos, a chopé une mine  de pomme fripée, et ce...

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Taubira, l’idole des bobos, a chopé une mine de pomme fripée, et ce n’est que justice : commettre des erreurs, et même des fautes, ce n’est rien, mais mentir comme une sale gosse – genre : c’est pas moi qui ai volé la voiture, mais ma cousine – çà, c’est pas possible. On passe notre temps à leur dire que le mensonge les zigouille, mais ils ne nous écoutent pas. Le truc du jour, c’est le sacrifice raté de mon ami François Falletti, procureur général près la cour d’appel de Paris. Falletti, mon ami… Blogueur, quel métier… Je vous dis pas… (Son intervention dans l'affaire Baby Loup m'est encore coincée en travers du gosier, mais bon...)

On commence par la phase 1

marionnette-bois-asie-sud-bkah07n-petit-cheval-bois-naturel.jpgFrançois est un type qui force le respect, et pour une raison que tout le monde sait : il est non-voyant, ce qui ne l’a en rien empêché de briller lors de ses études, et de réussir ensuite une grande carrière de magistrat, au Parquet et au ministère, avec une longue période au poste-pivot de directeur de l’action criminelle et des grâces. Ça l’énerve peut être qu’on en rappelle, mais franchement, ça compte.  

François est Procureur général près la cour d’appel de Paris… Si ça vous dit pas trop, vous aurez vite compris l’importance de la fonction en imaginant le nombre de dossiers sensibles qui atterrissent sur son bureau.  

Je ne sais pas si François est un homme de Droite (…), mais je ne pense pas le fâcher en disant qu’il n’est pas un homme de Gauche. Maintenant, attention, si cette coloration politique fait partie du jeu, François est niveau XXL, alors on ne l’enferme pas dans une boite comme une sardine, ou un petit pois. C’est plus compliqué, oki ?

François, qui était procureur général à Aix-en-Provence, avait été nommé procureur général à Paris, alors que le poste était promis à Jean-Claude Marin, procureur de la République près le tribunal de grande instance de Paris, destiné à laisser la place Philippe Courroye, procureur à Nanterre,  et qui n’était pas un opposant radical de Sarko. Mais le CSM s’est opposé à cette nomination car Philippe Courroye ne fait pas la maille.

Jean-Claude Marin a donc rempilé quelque temps,… le temps pour Sarko de nommer sur le poste François Molins, qui était… le directeur de cabinet de MAM puis de Mercier (Ouah, comme on les oublie vite… mais c’étaient nos « ministres »)…

 

Depuis, Jean-Claude Marin a été nommé procureur général près de la Cour de cassation, François Falletti est procureur général près la cour d’appel de Paris, et François Molins est procureur de la République près le TGI de Paris.

 

Oki ? Respirez profondément, voici la phase 2

 

marionnette-bois-asie-sud-bttch02-petit-cheval-bois.jpgFrançois, nommé en 2010 est en poste jusqu’en 2015. Pour Taubira, dix-huit mois à attendre, c'est trop.

 

En fait, il faut bien distinguer entre les deux François. Le truc n’est moins chaud pour François (Falletti) qui, procureur général, est en dans une posture de vigie, que pour François (Molins) qui, procureur de la République, gère le quotidien et se trouve ainsi au premier plan pour toutes les affaires importantes qui se passe sur le ressort du TGI de Paris.

 

Aussi, la fine pensée de Taubira, c’était de dégager François (Falletti) vers un très honorifique poste à la Cour de cassation – premier avocat général – pour que François (Molins) soit nommé procureur général près la cour d’appel, et que Taubira puisse nommer un procureur de la République près le TGI de Paris qui soit plus tendance. François (Hollande) a besoin d'un petit coup de main institutionnel.

 

Voici la phase 3, la plus croquignolesque

 

marionnette-bois-asie-sud-bkah08-petit-elephant-blanc-et-or.jpgFrançois (Falletti) se trouve convoqué comme un soldat de la troupe au ministère pour être reçu par la directrice de cabinet, Mme Maugué, et le directeur adjoint de cabinet, M. Pion. Ordre du jour ? Zéro : « affaire vous concernant ». Là, le propos est simple : « Notre cher ami, le ministre veut un procureur de la République à Paris qui soit classé à Gauche, donc tu demandes à être nommé à la Cour de cassation pour qu’on case Molins, et tout va bien ».

 

François (Falletti) explique au Monde :

« On m'a effectivement demandé de partir à la Cour de cassation, je n'y suis absolument pas candidat. J'ignore pour quelle raison on me demande de partir, je fais mon travail, et la charge est lourde, avec toute l'intégrité voulue et toute la déontologie, je n'ai pas compris. »

François (Falletti) est adepte du Gillette deux lames, et il a adressé copie au Figaro de sa lettre de protestation à Taubira.

« Au cours de cet entretien, Mme Maugué et M. Pion m'ont fermement invité à quitter mes fonctions avec insistance, au motif que, selon les termes utilisés, vous souhaitiez les confier à un magistrat “partageant votre sensibilité” (…) Je ne puis que m'étonner d'une telle démarche qui marque une défiance à mon égard résultant d'une sensibilité supposée. Je considère que cette allégation ne saurait en aucun cas justifier mon éviction d'une fonction que je m'emploie à exercer avec une totale intégrité.»

 

Et François (Falletti) ajoute qu'en cas de pression supplémentaire, il saisira « le Conseil supérieur de la magistrature afin de solliciter sa protection», avec copie à Jean-Claude Marin et Vincent Lamanda, présidents de la formation du parquet et de la formation siège de l'instance suprême, garante de l'indépendance de la justice.

 

Phase 4 : La ministre souffre d’une extinction de voix

 

Les faits sont nets et carrés, mais la Taubira Band préfère mentir : non, il ne s’est rien passé, on avait une promotion géniale à offrir à notre excellent ami, mais bon, tant pis pour lui.

 

Phase 5 : L’UMP dans le ridicule le plus absolu

 

L’UMP, par ses misérables marquis démonétisés, a chanté la République en danger… Petits crétins, vous nous croyez si oublieux ? Toujours ce culte du mépris... Restez dans vos trous de rats, ça vous va si bien. 

 

Phase 6 : Juste pour le fun…


marionnette-cheval-en-bois-la-galerie-equitable.jpgC’était le 11 janvier, un magnifique discours de Taubira, en clôture du colloque sur la justice de demain :

 

« Concernant l'indépendance de la justice, vous savez que j'ai fait en sorte de ne plus donner d'instructions individuelles, conformément à l'engagement du président de la République.

 

« Le respect des conditions de nomination, auquel je me conforme, il ne suffit pas de s'y engager, il ne suffit pas de s'y tenir, il faut, pour consolider ces dispositions, l'inscrire dans la Constitution. Cette condition de nomination est essentielle pour que les magistrats du parquet apparaissent bien comme ce qu'ils sont, des magistrats à part entière participant à l'autorité judiciaire. »

 

Les mots du moulin à paroles.

 

Phase 7 : Tant pis pour lui…

 

Cheval.jpgMon excellent ami François (Hollande) s’obstine à ne pas me nommer ministre de la Justice, et il a bien tort. Il n’aurait besoin de me supporter que trois mois, le temps que je fasse voter cette loi :

 

« Art. 1. – Le Parquet n’est plus flottant, ni aligné.

 

«  Art. 2. – Tout ce qui ressemble de près ou de loin à un magistrat est statutairement indépendant du pouvoir politique, et sa carrière est donc gérée par des organes strictement déconnectés du pouvoir politique, ce qui est la condition pour que la Justice soit considérée comme étant la Justice, un bonheur qui resplendira sur toute la société, et in fine, sur le pouvoir qui aura eu les couilles que voter cette réforme.


 «  Art. 3. – La liberté réelle n’existant qu’intimement liée à sa sœur la responsabilité, le magistrat rendu libre devient responsable selon le droit commun ».

 

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