Nathalie, chômeuse : Un moment de vérité
Actualités du droit - Gilles Devers, 7/08/2013
Le film cet été, c’est Hollande l’hyper-actif contre le chômage,… mais quand il se trouve devant le réel - Nathalie, chômeuse - il n’a plus rien à dire. La brève rencontre entre ces deux personnes, lundi, passée en boucle sur nos écrans, montre le fossé qui existe entre ce que vivent les gens et ce que font les politiques.
L’activisme de Hollande, c’est ce qu’on appelle en droit du travail du « présentéisme ». C’est le type incapable qui multiplie les heures pour se faire bien voir, et qui continue à être « présent » alors qu’il ferait bien de prendre du repos ou un rendez-vous chez son psy, pour retrouver un peu de vitalité. Il glandouille, n’a pas de productivité, casse le moral des autres…. Toutes les études montrent que le présentéisme coûte plus cher aux entreprises que l’absentéisme.
L’été de Hollande, c’est du présentéisme pur sucre. Il faut qu’on voit qu’il est là, professant les foules de son optimisme ébahi sur l’inversion de la courbe du chômage et la magie des emplois aidés.
Lors des bains de foule, un politique ne peut pas être surpris d’être pris à partie, alors qu’il cherche le contact direct. Et Hollande ne pouvait être surpris par une question sur le chômage de longue durée, car il venait parler du chômage de longue durée au Pôle Emploi de La Roche-sur-Yon.
Nathalie s’est présentée comme une femme de la cinquantaine, sans emploi depuis plus d'un an et demi : « J'ai écrit partout, et je n’ai aucun entretien. Je suis obligée de revenir vivre chez mes parents parce que je ne trouve pas de travail. Qu'est-ce que vous pensez faire pour des gens comme moi ? Je ne suis pas toute seule dans ce cas-là et on sera de plus en plus à revenir vivre chez nos parents, qui ont plus de 70 ans et qui n'ont besoin pas de ces soucis là. Et on a des enfants à élever en plus ! ».
Hollande avec sa tête qui opine et son sourire mièvre : « Si on est là, c'est bien pour que même pour les personnes qui sont chômeuses de longue durée comme vous, nous puissions trouver des solutions ».
C’est tout. Nathalie revient à la charge : « Mais qu'est-ce qu'on fait ? Pour l'instant, il n'y a rien de concret ! »
Hollande est déjà parti. Là-bas, on l’attend pour qu’il lise un excellent discours sur la lutte contre le chômage de longue durée.
Je ne suis pas économiste, et me garde de m’aventurer sur des terres qui me sont inconnues. Mais je sais que les entreprises créent des emplois, et ça, je pratique un peu, pour avoir démarré à un et être aujourd’hui à neuf. Eh bien, les choses sont claires : il n’y a aucune politique pour les entreprises. Bien sûr, nous ne baissons pas les bras, et nous allons tout faire pour nous renforcer et nous développer. Vis-à-vis du gouvernement, que je ne confonds pas avec les services de l’Etat, la question est simple : nous ne demandons rien et n’en attendons rien ; nous cherchons juste à nous organiser pour résister aux mauvais coups qu’il prépare. Et on sera encore là quand eux seront n'y seront plus.