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La course à la baisse des salaires et à la flexibilité des salariés

Actualités droit du travail, par Artemis/Velourine - Artémis, 20/03/2012

Nicolas Sarkozy a donné un délai de deux mois aux partenaires...

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Nicolas Sarkozy a donné un délai de deux mois aux partenaires sociaux pour conclure un accord interprofessionnel sur le thème compétitivité- emploi.

La première réunion a eu lieu le 17 février dernier .

Aujourd'hui    les représentants des syndicats de salariés et organisations patronales se retrouvent au Medef pour négocier .   Deux autres séances sont prévues les  27 mars et 13  avril.  Je rappelle mon billet sur ce point  et mes réserves..

Patrick Pierron, secrétaire national de la CFDT,  révèle à "'Usine Nouvelle" les  propositions de sa centrale syndicale. 

A la lecture de ces déclarations ,  force est de constater que la CFDT est favorable à ce type d'accord  !

En effet  Patrick  Perron indique " Nous ne souhaitons pas travailler sous la pression de l'ultimatum de Nicolas Sarkozy, mais nous n'y allons pas non plus à reculons. Nous voulons vraiment négocier. Nous souhaitons proposer aux équipes, dans les entreprises, un outil de plus, qui ne s'impose pas, encadré par un accord interprofessionnel, et qui pourra permettre, dans certains cas, de sauver l'emploi.

Vous êtes donc favorable aux accords compétitivité-emploi , demande le journaliste d'Usine Nouvelle , et Patrick Perron de répondre :

"En cas de difficulté, on doit pouvoir demander, ponctuellement, aux salariés, d'échanger temps de travail et/ou salaire contre une garantie d'emploi. Mais tout doit être très encadré. Pas question de remettre en cause les 35 heures, ou les conventions collectives, ou les accords de branche, sauf dérogation à valider avec les branches. Pas question, non plus, de toucher au Code du travail. Donc tout accord collectif devra être validé par le salarié, qui acceptera ou non une modification de son contrat de travail.

La belle affaire Monsieur Perron  !

En effet :

  •  Vous savez très bien  que  le Medef  voudrait s'affranchir de l'accord du salarié !Laurence Parisot , patronne du Medef, pour qui « La liberté de penser s’arrête là où commence le code du travail ,  n'a de cesse, comme ses prédecesseurs, de vouloir anéantir le socle protecteur du code du travail.
  • Vous savez très bien  que ces accords   vont permettre  de  renverser la hiérarchie des normes du droit du travail et porter le dialogue social à un niveau où les acteurs de la négociation sont fortement déséquilibrés alors que le dialogue social n'est " acceptable" qu'entre négociateurs de poids égal.
  • Vous savez très bien  que sur le terrain des entreprises et plus particulièrement des entreprises  peu structurées , ces accords   vont permettre  de  fragiliser les salariés , qui  contraints et forcés,  n'auront d'autre choix que d'accepter des baisses de salaire sans garantie  d'emploi ! 
  • Vous savez très bien  que depuis plus d'un siècle, ce sont les luttes sociales qui ont permis les progrès sociaux (congés payés, salaire minimum, salaires minima conventionnels, création des comités d’entreprise , protection des élus dans les entreprises etc…) et non des pseudo consensus .

Que mes lecteurs me pardonnent  la trivialité de cette image qui me semble tellement appropriée.

le-medef-mencule.jpg 

 Le coût du travail  focalise le débat politique sur la réindustrialisation.

Selon l'INSEE, 20 à 30 000 emplois auraient été détruits annuellement par des entreprises quittant la France pour des pays à bas coût ( période 2000-2004).

Une heure de travail coûte plus de 33 euros en France contre moins de 3 euros en Bulgarie !

La  course à la baisse des salaires et à la flexibilité des salariés ne fait que continuer   ....'

Cette course touche de plein fouet, non seulement la France mais toute l'Europe.   

Un exemple récent  : L’Italie qui s’attaque aujourd’hui à la réforme du marché du travail, une priorité pour le gouvernement de Mario Monti. Le président du conseil italien rencontre ce mardi, à partir de 15h30, les syndicats pour obtenir leur accord.

Cette réforme vise à rendre plus flexible le marché du travail afin de relancer les embauches et la croissance.

Pour cela, il est nécessaire de modifier l'article 18 du statut des travailleurs. Celui-ci permet la réintégration du salarié si le tribunal estime que la raison du licenciement n'est pas "juste".

 Le gouvernement  souhaite faciliter les licenciements économiques, surtout dans les PME. Un droit à licencier pur et simple selon les syndicats qui s'opposent à tout compromis si on y touche une virgule de cet article.( syndicats opposés à cette réforme) 

Les pays les plus développés de l'Europe marchent vers leur déclin... 


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