Il ne faut pas parler de Brignoles….

J’ai bien compris qu’il ne fallait pas parler de Brignoles : le FN en tête, la Droite à près de 75%, et la Gauche qui s’effondre. Non, il ne faut pas en parler, parce que ce n’est qu’une cantonale partielle, avec plus de 60% d’abstention…

J’en parle au contraire, car il faut attacher la plus grande importance aux élections locales, beaucoup plus justes que les sondages. Là,  les gens – vous et moi – se déplacent, ou non, pour voter. Ça compte, et cette cantonale partielle nous dit précisément ce que sera la tendance des élections de 2014 : le FN fera le premier score, que ça vous plaise ou pas. Un gouvernement amateur et immature, des leaders qui recyclent les thèmes frontistes, et une opposition en réanimation… Le résultat est assuré !

La victoire du FN, promise pour dimanche prochain, n’est pas un bouleversement. En 2011, le FN avait gagné de cinq voix, mais l’élection avait été annulée, et en 2012, le PCF l’avait emporté contre le FN, de 13 voix seulement. L’élection a de nouveau été annulée, et la victoire du FN était une hypothèse sérieuse. Mais les scores changent tout.

Au passage, je note que pour une troisième cantonale en trois ans, 32 % des électeurs se sont déplacés. Dans ce contexte, ce n’est pas si mal…

Regardons les chiffres de premier tour.

En juin 2012, la participation avait été de 33%. Le PCF (Gilardo, maire de Brignoles) était arrivé en tête avec 39,6 % des voix, devant le FN (Dispard), dont l’élection venait d’être annulée, avec 34,9 %. L’UMP était à 25,4 % et EELV à 11,80 %.

Hier, le FN a récolté 40,4% des voix, l'UMP 20,7%, le PCF, 14,5%, les EELV 8%. Le candidat dissident du FN, Dispard, est à 9%. 

Les évolutions sont nettes.

L’UMP reste stable.

Le FN avait une candidature dissidente, Dispard, bien implanté, qui a fait 9 %, ce qui nous place le score FN à 50% ! Plus de 15 points de gagné.

Le PC qui était à 39,6 se retrouve à 14,5. La Gauche gouvernementale passe de 51 à 22. La déconfiture… Imperturbable, le grand leader populaire Harlem Désir a appelé hier soir à faire « barrage au FN », en votant UMP…

Le soir du 1° juillet 2012, Pierre Laurent, le louvoyant secrétaire national du PCF, avait salué la victoire du PCF à Brignoles comme un « symbole de la lutte » contre l'extrême droite. Pierrot était quasi héroïque : « L'élection de Claude Gilardo dans le Var est le symbole de cette lutte et la preuve que, face au danger, l'union de toutes les forces de gauche est la garantie de la victoire ».

Eh ben Pierrot, elle est passée où la garantie de la victoire ? Une petite panne, chouchou ?