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Le petit garçon qui est en moi

Zythom - Zythom, 24/03/2014

En lisant ce billet de l'astronaute Alexander Gerst sur le blog d'Anne @Cpamoa, je me suis posé la question "quelle part y a-t-il encore en moi des rêves du petit garçon que j'ai été"...

Enfant, je me nourrissais des exploits des astronautes américains. La conquête de l'espace ouvrait des horizons infinis. J'étais persuadé aller dans l'espace avant la fin du (20e) siècle. Je rêvais d'impesanteur et de chute libre dans un ascenseur. Je rêvais de marcher sur Mars.

L'astrophysique regorgeait de mystères qui me fascinaient. Je regardais plein d'espoir des formules incompréhensibles dans l'encyclopédie Universalis de mes parents. Je rêvais de courbure d'espace et d'écoulement du temps.

Je dévorais tous les articles scientifiques des revus dont j'attendais l'arrivée dans la boite aux lettres avec impatience. Les Tokamaks n'avaient pas de secret pour moi. J'en avais même fait le sujet d'un exposé devant ma classe de seconde qui me laisse le souvenir d'un silence gêné et d'un professeur prompt à passer à l'exposé suivant... Je rêvais des bienfaits d'une énergie abondante et non polluante.

J'étais fasciné par la programmation des petits calculateurs qui apparaissaient ça et là. Les progrès rapides de la puissance de calcul et des capacités de stockage me laissaient entrevoir l'arrivée proche d'une intelligence artificielle dont j'essayais d'imaginer les conséquences sur la vie de tous les jours. Je connaissais tout sur la programmation de ma petite calculette, et mes idoles s'appelaient SHRDLU et Lisp. Je rêvais d'interroger un Multivac ou un HAL 9000. Mes héros sont alors Ada Lovelace et Alan Turing.

Je passais mon temps à construire des automates cellulaires...
Je construisais des vaisseaux spatiaux avec mes pièces de Meccano.

La science était ma religion, le progrès scientifique ne s'arrêterait jamais et améliorerait le monde.

Aucun de ces rêves d'enfant ne sont devenus réalité.
Il ne reste en moi que l'amertume de leur disparition.

On ne devrait jamais grandir.


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