“My skin is black”: Hommage à Nina Simone
Actualités du droit - Gilles Devers, 11/05/2013
Un concert idéal revient quatre fois : quand on découvre le programme ; quand on y est ; quand on rentre chez soi, la pensée illuminée par la beauté ; et quand un jour on retrouve tout, intact, par la magie de Mezzo et de YouTube.
Voici le fabuleux concert donné lors du festival de jazz de Vienne 2009 : « Sing the Truth ». Hommage à Nina Simone, avec quatre chanteuses bouleversantes, si fortes, si tendres… Je ne m’en suis jamais remis, et retrouver la vidéo sur YouTube m’a collé une intersidérale poussée de fièvre.
Attention aux âmes sensibles : sur une même scène, si amies et si différentes, Lizz Wright, Simone, Angélique Kidjo et Dianne Reeves. Quand on a vécu ça, il y a dans sa vie avant et après.
La sublime Lizz Wright ouvre le feu avec Old Jim Crow. Oh la la… A la 4° mesure, j’étais déjà par terre,… c’est-à-dire sur la pierre de l’amphithéâtre romain, qui elle aussi, m’a confié dans le creux de l’oreille qu’elle était au ciel. Arrive alors Simone, et on se dit « Mais comment peut-elle prendre la suite ? ». Là, une immense dame se révèle, et chaque spectateur a l’impression que Simone ne chante que pour lui. Vient l’inattendue, Angélique Kidjo… qui se transcende avec le jazz… Après ce feu, personne n’aurait rien pu faire, mais Dianne Reeves nous projette dans un autre monde : Be My Husband, attaqué a capella. L’orchestre est pilepoil, car ils tant joué avec Nina Simone. Le grand manitou, c’est Al Schakman, à la guitare et vibraphone. La rythmique est impeccable, pour porter toute cette beauté : Jeremy Berlin au piano, Chris White à la basse, Paul Robinson à la batterie et Leopold Fleming aux percussions
Après, je ne me rappelle plus exactement… Lizz Wright revient alors nous chanter Lilac Wine… Un sommet... Un peu plus tard, Angélique Kidjo avec My Baby Just Cares for Me nous arrache les larmes, et on pleure de joie. Je me souviens qu’à la fin, elles chantent toutes les quatre… Un transport vers le bonheur. Four Women…