25 ans dans une startup - billet n.8
Zythom - Zythom MEM, 10/07/2018
Introduction - billet précédent
Rentrée de septembre 1993. Me voici assis dans mon bureau, entouré d'inconnus, dans un lieu inconnu, avec des étudiants inconnus, et un programme pédagogique inconnu...
Le directeur des études me donne un mois pour mettre sur pied mes premiers cours. Je m’attelle à la tâche. Premièrement, prendre contact avec les enseignants vacataires ayant officié l'année précédente. Les rassurer et leur présenter la feuille de route que j'ai établie (établir la feuille de route). Prendre progressivement la mesure des responsabilités qui sont les miennes et les enjeux pour les étudiants. Établir les grandes lignes d'un cours d'initiation à l'algorithmique basé sur le langage Pascal, jeter les bases des TP associés. Faire de même avec le cours d'algorithmique avancé associé au langage C. Préparer deux conférences pour les 5e années.
L'avantage d'une embauche dans une startup, le seul en fait, est de participer au lancement de quelque chose. L'école a déjà 3 ans quand je la rejoins, et donc trois (petites) promotions d'étudiants aux profils d'aventuriers. Nous sommes une dizaine d'employés à les encadrer. En fait, tout le monde entraide tout le monde : l'équipement est à déballer dans les nouveaux bâtiments construits par le département, la pédagogie est à (co)construire.
Des étudiants enthousiastes aident le technicien informatique à ouvrir les cartons des nouveaux ordinateurs, et à installer les tables et les chaises. Bien entendu, je suis avec eux, à découvrir nos nouveaux jouets : des stations de calcul sous HP-UX et des ordinateurs "compatibles IBM PC" sous Windows 3.1. Nous branchons tout cela sur le réseau Novell Netware flambant neuf.
Les rôles entre le technicien informatique et moi sont clairs : il s'occupe de tout, je m'occupe de l'enseignement. Comme il ne m'est pas hiérarchiquement rattaché, je ne suis pas son chef, je ne lui donne pas d'ordre. Ok, ça me va, j'ai suffisamment à faire de mon côté. Je crois qu'il m'aime bien, parce qu'il voit bien que je le respecte, malgré tous mes diplômes. Et que je le laisse tranquille.
Non seulement je le respecte, mais j'apprends plein de chose avec lui. Le savoir-faire concernant le réseau Apollo Token-Ring (avec des contacts en or !) que j'avais mis en place dans mon travail précédent ne m'est pas d'une grande utilité : je découvre Ethernet 10BASE-T, l'administration réseau Novell, la gestion des comptes, le brassage des prises, l'assemblage de PC...
Dans cette effervescence, je rédige les premiers chapitres de mes cours. Et fatalement, arrive le premier cours en amphithéâtre.
Je n'ai jamais fait cours avant...
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Ce récit est basé sur des faits réels, les noms et certains lieux ont été changés.
Rentrée de septembre 1993. Me voici assis dans mon bureau, entouré d'inconnus, dans un lieu inconnu, avec des étudiants inconnus, et un programme pédagogique inconnu...
Le directeur des études me donne un mois pour mettre sur pied mes premiers cours. Je m’attelle à la tâche. Premièrement, prendre contact avec les enseignants vacataires ayant officié l'année précédente. Les rassurer et leur présenter la feuille de route que j'ai établie (établir la feuille de route). Prendre progressivement la mesure des responsabilités qui sont les miennes et les enjeux pour les étudiants. Établir les grandes lignes d'un cours d'initiation à l'algorithmique basé sur le langage Pascal, jeter les bases des TP associés. Faire de même avec le cours d'algorithmique avancé associé au langage C. Préparer deux conférences pour les 5e années.
L'avantage d'une embauche dans une startup, le seul en fait, est de participer au lancement de quelque chose. L'école a déjà 3 ans quand je la rejoins, et donc trois (petites) promotions d'étudiants aux profils d'aventuriers. Nous sommes une dizaine d'employés à les encadrer. En fait, tout le monde entraide tout le monde : l'équipement est à déballer dans les nouveaux bâtiments construits par le département, la pédagogie est à (co)construire.
Des étudiants enthousiastes aident le technicien informatique à ouvrir les cartons des nouveaux ordinateurs, et à installer les tables et les chaises. Bien entendu, je suis avec eux, à découvrir nos nouveaux jouets : des stations de calcul sous HP-UX et des ordinateurs "compatibles IBM PC" sous Windows 3.1. Nous branchons tout cela sur le réseau Novell Netware flambant neuf.
Les rôles entre le technicien informatique et moi sont clairs : il s'occupe de tout, je m'occupe de l'enseignement. Comme il ne m'est pas hiérarchiquement rattaché, je ne suis pas son chef, je ne lui donne pas d'ordre. Ok, ça me va, j'ai suffisamment à faire de mon côté. Je crois qu'il m'aime bien, parce qu'il voit bien que je le respecte, malgré tous mes diplômes. Et que je le laisse tranquille.
Non seulement je le respecte, mais j'apprends plein de chose avec lui. Le savoir-faire concernant le réseau Apollo Token-Ring (avec des contacts en or !) que j'avais mis en place dans mon travail précédent ne m'est pas d'une grande utilité : je découvre Ethernet 10BASE-T, l'administration réseau Novell, la gestion des comptes, le brassage des prises, l'assemblage de PC...
Dans cette effervescence, je rédige les premiers chapitres de mes cours. Et fatalement, arrive le premier cours en amphithéâtre.
Je n'ai jamais fait cours avant...
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Ce récit est basé sur des faits réels, les noms et certains lieux ont été changés.
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