Le monde de l'apparence et de la discrimination
Actualités droit du travail, par Artemis/Velourine - Artémis, 6/05/2012
Un article posté dans le quotidien italien Corriere della Sera a soulevé mon indignation..
La marque américaine de vêtements Abercrombie & Fitch , qui fait fureur chez les jeunes, a ouvert en mai 2011, sa première boutique à Paris sur les Champs-Élysées .
Une ouverture à grand renfort de beaux garçons, exhibés , torses nus , comme dans une foire aux étalons....
Fringues vintage, magasins plongés dans le noir , vendeurs "bogosses", cette enseigne porte une attention particulière au physique de ses salariés .
Selon le code très strict élaboré par Abercrombie & Fitch " les femmes ne doivent pas se maquiller, à l'exception d'un peu de mascara et aucune ombre de barbe n'est tolérée pour les hommes."
Aux États-Unis, le groupe a proposé à un animateur de télévision de le payer... pour cesser de porter ses vêtements. L'émission qu'il anime sur MTV, le «Jersey Shore», a été jugée trop vulgaire par la marque.
Une attention extrême portée à l'apparence qui a poussé cette enseigne à muter une jeune femme de 22 ans , dont le bras était remplacé par une prothèse , du magasin londonien vers un poste moins en contact avec le public. Une affaire qui a valu à Abercrombie & Fitch d'être condamné pour discrimination.
Le quotidien Corriere della Sera révèle également les méthodes de management qui sont pour le moins " indignes ".
" Un T-shirt mal plié, un client accueilli trop froidement? Autant d'entorses au règlement qui se paye... d'une séance de pompes pour les hommes, d'exercices abdos-fessiers pour les femmes. «À partir d'aujourd'hui, chaque erreur sera sanctionnée par une série de dix pompes.
Cela nous encouragera à nous améliorer et à apprendre de nos erreurs», précise un mail envoyé aux 200 employés de la boutique de Milan. "
Toujours selon le même quotidien " un ancien vendeur d'Abercrombie & Fitch confirme l'existence de cette «punition». «J'en ai fait des pompes! Et pour des motifs futiles. Mais ils fonctionnent de cette façon, c'est à prendre ou à laisser».
Culture de l'apparence et réalité "cauchemardesque" mis en scène par le PDG de la compagnie, Michael S. Jeffries, qui affirme qu'Abercrombie & Fitch propose l'image d'un « film » à cause du « rêve » provoqué chez le consommateur auquel contribue largement l'ambiance des magasins. Certains vêtements ont même une « histoire » : « Le consommateur place son argent dans l'émotion que lui procure un film », explique le PDG. « Et c'est ce que nous créons. Maintenant, j'entre dans un film, et je me dis, "Qu'est-ce qui sera au box-office aujourd'hui ?". »