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Ils ne sont pas primaires du tout !

Justice au singulier - philippe.bilger, 20/01/2014

J'éprouve une infinie curiosité intellectuelle face à ce qui va advenir. Citoyen mais analyste amateur, le dédoublement est une richesse de l'esprit. Dedans, dehors. Même pas enfermé dans ses convictions. Impatient mais tranquille. Je regarde passer la politique dans laquelle modestement je suis.

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On revient tard de Tunisie et on s'apprête à repartir en Guyane.

On a juste le temps de jeter un coup d'oeil sur quelques exemplaires du Monde restés en attente à Paris et on ne s'attend à rien de bouleversant.

On a déjà parcouru le nouveau numéro de Closer qui nous en apprend de belles sur la liaison, depuis un certain temps, entre François Hollande et Julie Gayet. C'est absurde mais on ne peut pas s'empêcher, en dépit du droit d'un président à cultiver une vie privée singulière, d'éprouver comme un pincement en songeant à Valérie Trierweiler.

Personne ne songe à donner des leçons mais il m'a toujours semblé qu'une seconde vie, après une première existence si bien remplie avec Ségolène Royal, n'avait de sens, véritablement, que si elle se montrait bien au-dessus de la précédente. Mais cela, c'est sans doute du puritanisme tordu et une nostalgie d'un autre âge.

Négligemment on feuillette Le Monde du 19-20 janvier. En titre: "Les 15 jours qui ont changé Hollande". L'article doit être intéressant mais à tort ou à raison, comme on est pressé et qu'on devine son contenu, on dérive ailleurs et, coup de chance, on lit : "UMP : Juppé, Bertrand et Le Maire unis contre Sarkozy". Ils veulent en gros empêcher le retour de Sarkozy et "sanctuariser" la primaire de 2016.

C'est une nouvelle stupéfiante. Ils seraient, d'un coup, devenus audacieux, ils auraient enfin mis leur esprit dans la bataille et ne considéreraient plus le responsable de la défaite de la droite en 2012 comme une sorte d'intouchable protégé par l'énormité même de la déception qu'il a causée.

Il faut aussi que François Hollande y mette du sien et il est sur la bonne voie en s'étant clairement proclamé social-démocrate, ce qui, en brouillant le paysage de la droite classique plombée par sa déconfiture et en lui enlevant le programme de l'engagement, comme on prive une bouche d'un aliment, va rendre moins assurée la stratégie d'un Nicolas Sarkozy qui a tout oublié et rien appris.

Ce serait délicat aussi de la part du président de la République de ne pas faire apparaître la personne de Nicolas Sarkozy, par rapport à des propres et surprenantes transgressions, par contraste comme une sorte de "moine" et de transparent du sentiment et de l'amour. Il mettait tout sur la table, François Hollande le cachait sous celle-ci et Closer - je le maintiens- a fait oeuvre de salubrité publique.

Il faut savoir, en savoir le plus possible. Pas la peine de faire la fine bouche ! Le citoyen ne s'en portera en définitive que mieux.

Et notre trio, Le Maire, Juppé et Bertrand, j'en suis convaincu, en s'étant uni, en s'étant armé d'une résolution et d'une volonté au sujet desquelles toute dérision serait inadaptée, va redonner un peu d'espoir à ceux qui regardent le spectacle politique comme une profonde déchirure depuis presque deux ans : la primaire de 2016 n'est pas si lointaine. Encore, seulement deux ans.

Ils m'ont fait plaisir. Sarkozy ne gagnera pas par KO.

Parce qu'ils ne sont pas primaires du tout, ces trois-là, sur le plan politique.

J'éprouve une infinie curiosité intellectuelle face à ce qui va advenir. Citoyen mais analyste amateur, le dédoublement est une richesse de l'esprit. Dedans, dehors. Même pas enfermé dans ses convictions. Impatient mais tranquille. Je regarde passer la politique dans laquelle modestement je suis.

Si le retour offrait toujours d'aussi bonnes surprises, je partirais plus souvent.


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